VOTRE SOURCE D'INFORMATION ALTERNATIVE

lundi 25 novembre 2013

FERMETURE DE L'ACTIVISTE.QC

Après 6 mois d'articles, l'Activiste.Qc ferme ses portes pour complètement s'intégrer au Mouvement de Défense du Québec (MDQ).

Vous pouvez nous rejoindre au www.facebook.com/mouvementdedéfenseduquébec, et un nouveau blog sera bientôt créé en parallèle, sous un format différent (éditorial d'opinions personnelles).

Merci a tous et au plaisir de vous voir!

lundi 23 septembre 2013

Nous recherchons présentement des collaborateurs!

Comme vous pouvez le constater, L'Activiste.Qc, organe informatif du Mouvement de Défense du Québec, est administré par une poignée seulement de militants. Nous recherchons présentement des graphistes, chroniqueurs ou militants potentiels de tout horizon. Pour vous joindre, visitez notre page au https://www.facebook.com/MouvementdeDefenseduQuebec! Merci.

Rentrée parlementaire à Québec, par Tristan Tremblay

     Il y à maintenant presque une semaine (mardi dernier) s'est ouverte la session d'automne au parlement de Québec. Comme vous le savez, c'est à cette date prédéfinie que les députés ont réintégré l'assemblée nationale et ouvert cette nouvelle session parlementaire. En tant qu'organe informatif du Mouvement de Défense du Québec (MDQ), c’est précisément la mission de l'Activiste.Qc de suivre et de décortiquer pour vous les propos de nos élus, ainsi de mieux cerner les enjeux qui en découlent. Après avoir suivi toute la semaine le cirque qu'est en fait notre chambre représentative, voici mon résumé des principaux enjeux de cet automne.

     L'économie apparaît comme étant un sujet clé pour les principaux partis d'opposition, qui essayent de forcer le thème dans les discussions en accusant le Parti Québécois de mal gérer les finances publiques. Par contre, il est important de noter que les performances économiques québécoises, spécialement en gain d'emplois, sont supérieures au estimation du précédent gouvernement libéral, établi par ceux la mêmes qui critiquent aujourd'hui le PQ. Il faut tout de même admettre que plusieurs revers économiques ont été enregistrés par le parti au pouvoir depuis son élection, le 4 septembre dernier. L'équipe économique du PQ n'étant pas à son apogée, il reste très intéressant de suivre cet enjeu.

     Ensuite, il y à bien sûr la collusion et la corruption, qui font rage depuis des années aux gouvernements fédéraux, provinciaux et municipaux. Comme la commission Charbonneau n'est toujours pas fini, il y à toujours l'éventualité bien présente que l'un de nos élus sombre dans le trou politique qu'est ce scandale. C'est le cas de Philippe Couillard, chef du Parti Libéral du Québec, qui a eu cet été une jolie visite de l'Unité Permanente Anti-Corruption (UPAC). Côté transparence, le PLQ a encore du chemin à faire, visiblement.

    Et finalement, l'enjeu dont nos médias démagogues raffolent présentement, c'est bien sûr la Charte des Valeurs Québécoises, présentée par le PQ juste avant la rentrée. La laïcité de l'État est vue d'un bon œil par une majorité de Québécois, mais la façon dont le PQ essaie de l'appliquer laisse définitivement  à désirer.  Nous, au MDQ, croyons fermement en l'importance d'un État laïc, mais définitivement pas en l'électoralisme dont le PQ fait preuve en présentant cette politique. Le deuxième parti d'opposition, la Coalition Avenir Québec (CAQ), semble partager les politiques du PQ à cet égard, sans toutefois en assumer l'intégralité. 

C'est donc tout pour cette semaine, j'espère que cela à pu vous éclairer et nous serons de retour plusieurs fois durant cette session parlementaire pour vous informer des différents sujets d'actualité qui y sont discutés!

mercredi 4 septembre 2013

La culture de la honte au Québec, par Tristan Tremblay


      De l'époque sombre où Maurice Duplessis gouvernait le Québec, il ne reste plus grand chose aujourd'hui. La révolution tranquille a balayé l'obscurantisme catholique des décennies précédentes. À priori, il s'agit de propos fondés et vérifiables, mais il persiste malheureusement certaines valeurs typiquement catholiques dans la population. Ce dont je veux précisément parler, c'est le sentiment judéo-chrétien de culpabilité qui à marqué et tristement fait encore aujourd'hui partie intégrante de la culture québécoise.

         En effet, l'infime partie des masses qui daigne s'intéresser à l'histoire de notre patrie continue encore et toujours a considérer notre peuple comme responsable des événements les plus sombres de son histoire, et ce, de la défaite de 1759 à la crise d'octobre, en passant bien sur par le massacre des patriotes de 1839. Regardez, par opposition, nos voisins américains. Ceux-ci se sont hissés au rang de puissance mondiale, et avec raison; ils se sont révoltés contre leurs geôliers britanniques et vénèrent avec une ferveur quasi-religieuse leur passé révolutionnaire. Les vainqueurs écrivent l'histoire... 

      Ici, les patriotes ont été oubliés par le peuple qu'ils sont morts pour protéger, par la patrie pour laquelle ils ont donné leurs vies. La fête commémorative des événements de 1839 est vue comme un simple férié par la populace ingrate, et les héros nationaux qui se sont battus pour notre pays dans les années 60 et 70 sont régulièrement qualifiés de terroristes, tant par les médias que par nos deux paliers de gouvernement, et ce même par une majorité de souverainistes sans colonne vertébrale.

     Au final, un amateur d'histoire averti peut facilement faire le calcul. La plupart des nations occidentales dites «libres» et «démocratiques» ont acquis leur indépendance par une révolte tristement sanglante, mais tout de même essentielle. Ici, on abhorre ceux-là même qui auraient pu nous accorder notre souveraineté. Il est tout de même amusant de penser que selon les critères internationaux qui sont en vigueur depuis l'installation de l'hégémonie politique américaine, les révolutionnaires américains auraient été classés «organisation terroriste». Bien qu'aujourd'hui la voie non-violente s'impose et que nous préférons une résolution pacifique au conflit entre les deux nations qui forment le Canada, il est important de réhabiliter ces héros qui, souvenons nous, étaient prêts à mourir pour l'établissement d'un État québécois libre et souverain de son territoire. Malheureusement, pour l'instant les québécois ont honte de leurs héros nationaux. Il est grand temps de ramener l'attention du public sur nos valeureux patriotes, tant ceux de 1839 et de 1970 que ceux encore à venir...

lundi 19 août 2013

La politique moderne #3: L'éveil politique, par Tristan Tremblay


     L'époque dans laquelle nous vivons actuellement à amené son lot de changements sur le plan politique, et cela n'exclut définitivement pas le Québec. En à peine un demi siècle, nous sommes passés de l'obscurantisme catholique et de la tyrannie britannique et canadienne à un État social-démocrate et une société dite «libre».

     Mais à quoi peut bien nous servir tout ça? Ces beaux principes de démocratie, trop souvent bafoués, sont, en théorie, excellents vis-à-vis la population. À priori, il s'agit probablement du meilleur système que l'homme a conçu. En réalité les choses vont autrement. Ces principes ne peuvent pas être appliqués si le peuple ne vote pas, ou s'il n'a pas l'information et l'éducation nécessaire pour le faire. 

     Dans une démocratie fonctionnelle, il faut tout d'abord plusieurs partis avec des idées différentes et des budgets électoraux similaires. Le temps nous montre bien que le bipartisme n'est qu'une illusion du choix. On nous présente deux alternatives, et les partis plus petits n'ont pas la même médiatisation, ce qui les empêche bien sûr d'être élus. Le bipartisme est un sophisme grotesque qui doit à tout prix être évité. Ensuite, il faut une information neutre et une population votante assez éduquée pour comprendre les enjeux et s'en faire une idée à partir de débats sains et équilibrés. Finalement, il faut éviter toute influence corporative ou financière au sein même des partis. 


     Dans le Québec d'aujourd'hui, des médias populistes et démagogues ou règnent la peur et la désinformation sont les principales sources de nouvelles pour la population. Les radios poubelles leur emboîtent le pas, des animateurs n'ayant à peu près aucune connaissance en politique discutant ouvertement de société, de religion et d'autres sujets sensibles, pendant qu'une partie non négligeable de la population votante écoute et applaudit. Des médias diffamatoires, combinés à une propagande économique de découragement qui sévit depuis l’avènement du néolibéralisme créent une société stigmatisée, mal informée et inapte à voter. Ajoutons à cela tous les intérêts financiers qui possèdent à eux seul l'ensemble de nos partis politiques, tels des actionnaires, et nous obtenons une démocratie parfaitement dysfonctionnelle. Une dystopie cauchemardesque... 


     En d'autres termes, pour qu'on puisse adéquatement appeler notre système «démocratie»  il faudrait que chaque vote soit informé de façon neutre sur une majorité d'enjeux et également réparti entre les multiples choix qui s'offrent à lui. Les gens qui sont (disons le ainsi) ''endormis'' politiquement ne peuvent avoir d'opinion que sur certains enjeux bien précis qui les touchent dans leur vies quotidiennes. Ils ne peuvent pas se figurer l'ensemble complexe de l'échiquier politique, ne se prononçant que sur ce qui les affecte directement. Ces gens plombent la démocratie, la rendant inexacte et inefficace.

     C'est pourquoi il ne faut pas minimiser l'importance du débat politique dans notre société. Les gens ont tendance à trouver ça ennuyeux, voire inutile, quand au fond cela les touche plus qu'ils ne peuvent se le figurer. Si une plus grande partie de la population s'y intéressait, les résultats d'élections seraient, à mes yeux, doublement valables. Si donc, un peu comme nous, vous en avez assez de la lourdeur bureaucratique de la démocratie néolibérale qu'on endure, ce n'est pas une dictature qu'il vous faut, mais une population votante éduquée et correctement informée dans un Québec souverain et libre des restrictions d'une vulgaire province.

jeudi 15 août 2013

Réjean Hébert, ministre de la Privatisation, par Tristan Tremblay

     Encore une fois, le PQ reviens sur ses engagements. Figurez-vous donc que notre ministre de la Santé et des Services Sociaux, Réjean Hébert, à prix la fâcheuse décision de renoncer à la gratuité des nouveaux actes médicaux accordés aux pharmaciens. Considérant que la gratuité des services médicaux à l'ensemble de la population est un choix que la société québécoise à fait il y a déjà plus d'un demi siècle, il s'agit d'une nouvelle scandaleuse pour la démocratie québécoise.

     En effet, cela signifie que seulement 40% des Québécois seront remboursés lorsqu'ils auront recours a certains nouveaux services en pharmacie. Cela n'a pas sa place dans un état où tous doivent être soignés gratuitement, du sans-abri au Premier ministre, en passant par toutes les strates de la société. Une telle privatisation, même si elle ne vise qu'une infime partie des services offerts, est répugnante, car cela permettra une fois de plus à ceux qui en ont les moyens d'être soignés avant tout le monde. Par dessus tout ça, les médecins sont maintenant en négociation avec les pharmaciens pour se séparer équitablement l'argent ainsi amassé, eux qui sont déjà parmi les mieux payés de notre société. Personne, ni le gouvernement, ni les médecins, ne pensent aux patients à un point ou un autre de cette démarche. À quand un vrai service gratuit et universel, sans frais cachés ni cliniques privées pour les patrons?

mercredi 14 août 2013

Négligence criminelle à Lac-Mégantic (suite), par Tristan Tremblay

     Ce matin dans le quotidien Le Soleil, on apprends que l'Office des transports du Canada (OTC) suspends le certificat d'aptitude de la Montreal, Main and Atlantic Railway (MMA) suite aux événements du mois dernier. Cela veux dire que la compagnie ne pourra plus opérer ses trains en territoire canadien. Il était temps... Entre temps, la compagnie s'est mise sur les lois de la protection de la faillite, disant ne pas posséder les fonds nécessaires pour payer le nettoyage et la reconstruction du village.

     Au final, il s'agit d'une autre bavure des multinationales pour laquelle les contribuables devront payer de leurs poches, une autre tragédie humaine et évitable dont la culture du «profit à tout prix» aura été la cause. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi l'OTC à attendu un mois avant d'empêcher ces fous furieux de frapper à nouveau? Une fois de plus, les criminels restent impunis, les citoyens payent la facture et l'industrie s'en lave les mains. On entends souvent parler de peine plus sévères pour les violeurs, les tueurs, les pédophiles, etc. Et la population applaudit. Par contre, jamais un média populaire n'ira dire qu'il faudrait imposer des peines plus sévères à des compagnies, parce que c'est tellement nuisible pour l'économie... 

     
Foutaise! Le résultat : des meurtriers courent toujours, et avec une cinquantaine d'âmes sur la conscience.

mardi 13 août 2013

Fukushima, ou les dangers flagrants de l'énergie nucléaire, par Colombe Claveau


     Une parution dans l'édition no. 177 du quotidien Le Devoir sur les conséquences désastreuses de Fukushima attise aujourd'hui mon mépris de l'énergie non renouvelable qu'est le nucléaire, et de l'indifférence dont font preuve les autorités envers leurs concitoyens. Il y est relaté que ''300 tonnes d'eau radioactive se déversent chaque jour dans le Pacifique''. La compagnie d'électricité Tepco à Tokyo est le gestionnaire de la centrale nucléaire qui, le 11 mars 2011, engendra toute une série de catastrophes. Celles-ci, comme vous le savez probablement déjà, ont été causées principalement par un séisme qui entraîna un arrêt automatique des réacteurs en service, puis la perte de l'alimentation électrique. À la suite du tsunami, des groupes électrogènes de secours sont tombés en panne, des débris ont obstrué des prises d'eau, etc. Ajoutées à plusieurs erreurs humaines, toutes ces fautes ont causées l'arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs nucléaires, ce qui provoqua des fusions partielles des coeurs des réacteurs nucléaires puis d'important rejets radioactifs. Dans les premières semaines suivant le drame, 11 000 tonnes d'eau radioactive se sont écoulées directement dans les sous-sol de la centrale pour ensuite se mêler à la nappe phréatique ainsi qu'aux rivières passant sous la centrale pour finalement se déverser dans le Pacifique. Cette brèche n'a toujours pas été fermée à ce jour, avec ses 300 tonnes d'eau contaminées rejetées chaque jour dans l'océan Pacifique.

     Cette situation encore catastrophique aujourd'hui n'est pas surprenante vu la lenteur qu'ont les autorités à agir convenablement et leur incroyable manque de rationalité en ce qui attrait à l'utilisation des centrales nucléaires. Les compagnies d'électricité nucléaire s'auto-proclament comme étant une bonne option sur le plan environnemental, car elle n'émettent pas de gaz à effets de serre ou de polluant dans l'air comme le charbon, les gaz naturels ainsi que le pétrole. Pourtant, l'impact qu'ont les déchets radioactifs sur l'environnement et surtout sur notre santé sont considérables. L'extraction de l'uranium demande des ressources énergétiques formidables ce qui signifie que l'énergie nucléaire est en vérité une source considérable d'émissions de gaz à effets de serre. Sans oublier que les déversements d'eau contaminée provenant de l'exploitation minière de l'uranium empoisonnent les pêcheries et menacent grandement la santé des communautés locales. Il y à bien pire, par exemple, le radium qui est un atome radioactif, est principalement présent dans les déchets radioactifs et il à besoin de 16 siècles pour perdre la moitié de sa radioactivité. Le radium est considéré comme un déchet à vie moyenne, alors que pour l'uranium qui à une vie longue, sa demi-vie est d'environ 4 milliard et demi d'années. Sans compter leur radioactivité interminable, le problème avec ces déchets radioactifs est qu'on ne peut pas les gérer ou les entreposer de manière sécuritaire. Par exemple, en 2000 le Canada avait accumulé 35 000 tonnes de déchets nucléaires hautement radioactifs sans aucun endroit pour les entreposer. Avec leur période radioactive de 25 000 ans, ses déchets nucléaires demeurent dangereux durant près de 250 000 ans, représentant des coûts ainsi que des risques énormes pour les générations futures.

     Des problématiques nombreuses sur la sécurité entourent cette énergie malsaine, plus particulièrement lorsque les centrales commencent à prendre de l'âge, car elles émettent de plus en plus de radiations, ce qui augmente grandement les risques de cancer chez les travailleurs, leurs enfants, ainsi que toutes les personnes vivant dans les environs. Économiquement, l'énergie nucléaire n'est pas profitable du tout. Premièrement l'uranium utilisé qui n'est pas si cher pour l'instant, requiert une exploitation très complexe et la sécurité nécessaire à son utilisation augmentent considérablement le prix de cette énergie. Aussi, l'utilisation de plus en plus importante de l'uranium fait augmenter le prix de ce minerai qui n'existe qu'en quantité limité. Sans oublier les mesures de sécurité nécessaires dans une centrale tel que les parois en plomb qui posent des coûts très élevés. Aussi, la durée de construction d'une centrale est d'environ 10 ans, tandis que sa durée de fonctionnement est d'à peine 30 à 40 ans, et nécessite un coût énergétique et une grande quantité d'acier et de ciment. Et bien sur, afin de refroidir le réacteur la centrale à besoin de la présence d'une rivière ou d'un fleuve à proximité, l'eau qui en ressort est réchauffée, ce qui détruit la faune. Tout ces inconvénients à court et à long termes sont-ils un risque à prendre pour obtenir de l'électricité ? Au Québec, nous avons misé sur une énergie renouvelable et très écologique qui de plus est nationalisée, l'hydroélectricité. Hydro-Québec qui est le plus grand producteur d'hydroélectricité au monde, produit 98% de son énergie à partir de l'eau, une source d'énergie propre, renouvelable et fiable. Nous avons la chance d'avoir recours à cette source d'énergie car elle tire partit du vaste potentiel hydraulique du Québec. Il ne faut pas mettre de côté le fait que la seule centrale nucléaire du Québec, Gentilly-2 située à Bécancour, appartient à Hydro-Québec, mais cette dernière est en fermeture définitive depuis le 28 décembre 2012. En matière d'énergie, nous sommes un exemple à suivre. Lorsque nous prenons conscience de tout les inconvénients financiers et environnementales que crée l'énergie nucléaire, et avec toutes les catastrophes d'envergure tel que Tchernobyl et Fukushima, il est urgent que les autorités revoient leurs priorités.

mardi 9 juillet 2013

Négligence criminelle à Lac-Mégantic, par Tristan Tremblay


     Lac-Mégantic. Petite municipalité tranquille du Sud-est québécois. Dans la nuit de vendredi à samedi, le temps s’arrête. Un train de la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA) dont les 73 wagons sont remplis de pétrole et autres substances inflammables explose en plein milieu de la ville. La journée suivante, le Québec entier est en deuil. Une catastrophe qui a peu d’équivalents dans l’histoire québécoise. Dès les premières analyses de la chronologie de la catastrophe, l’erreur humaine sera pointée du doigt. En effet, le conducteur aurait oublié d’activer les freins du véhicule, stationné en haut d’une pente de 13 kilomètres de profondeur qui mène au cœur de la ville. Ce matin, dans Le Soleil, on apprend que le PDG de la compagnie mère (Rail World) pointe du doigt les pompiers, qui auraient facilité l’incendie à coup d’erreurs logistiques.

     Foutaise!

La catastrophe vue de l'espace, photo de la NASA
     Si demain matin, un corps est trouvé criblé de balles au centre ville de Montréal, et que les spécialistes en balistique de la police démontrent sans l’ombre d’un doute que les balles provenaient d’un fusil enregistré a votre nom, on vous arrêtera immédiatement pour vous interroger et subtiliser ce jouet dangereux de votre possession. Et la plupart des gens, incluant moi, trouvent ça tout à fait logique.

     Comment se fait-il donc que le PDG de la MMA et celui de la Rail World ne soient pas en train d’être interrogés par la SQ et la GRC en ce moment même? Ils sont pourtant les propriétaires humains de ces compagnies, qui causent des morts. 

     Pas des dégâts environnementaux, même s’ils sont déjà assez graves lorsqu’ils surviennent. Des morts. Des dizaines de morts. Présentement la SQ n’en dénombre que 13, mais la cinquantaine de personnes manquant toujours à l’appel nous laisse facilement deviner la suite.

Edward Burckhardt
     Par-dessus tout ça, on apprend aujourd’hui qu’Edward Burckhardt, PDG de la Rail World, celui-là même qui refuse toute responsabilité en la mettant sur le dos des autorités locales est le père de la ‘’one-man crew’’, une doctrine visant à informatiser les systèmes des trains pour qu’un seul homme soit nécessaire pour les faire fonctionner. Tout ça, pour vouloir sauver de l'argent à une compagnie qui fait déjà des millions en profits annuellement. Vendredi soir, celui qui était responsable du train était assoupi dans un hôtel au moment de la tragédie. Doit-on le blâmer, comme feront probablement plus tard ses patrons? Non. Va-t-il s’en vouloir toute sa vie pour ce tragique incident? Bien sûr. Il ne m'est même pas nécessaire d'ajouter que la MMA est connue pour son lot d'accidents, partout ou ses trains sont en opération


     Mais qui est vraiment à blâmer pour ces pertes de vies humaines? Les compagnies responsables, et leurs normes de sécurité ridicule. Comment peut-on possiblement laisser une bombe de cette ampleur à proximité d’une ville, en marche et sans surveillance? Les dirigeants de ces entreprises devraient passer le restant de leurs vies en prison pour négligence criminelle, mais à l’insignifiance de notre système judiciaire, il est plus probable qu’ils aient à verser le montant d’une amende qui n’équivaudra même pas à 10% de leurs profits annuels.

dimanche 7 juillet 2013

Révoltes et conflits internationaux #1 : La Turquie d’Erdogan, par Colombe Claveau

      Le parti islamiste pour la justice et le développement (AKP) du premier ministre Recep Tayyip Erdogan gouverne la Turquie depuis sa première élection en 2002. Il a remporté à trois reprises les élections turques; celles de 2002, de 2007 et de 2011 avec une confortable avance. Sous son mandat, l’économie de la Turquie a récupéré de
la récession financière et de la crise de 2001 grâce, entre autres, à un boom de la construction. Depuis qu’il est à la tête du pouvoir, et particulièrement depuis 2011, il instaure peu à peu et avec une omniprésence marquée un programme islamiste, après avoir préalablement affaibli l’influence laïque de l’armée turque. Erdogan a également mis en place une série de restrictions sur les droits de l’homme, notamment en ce qui a trait à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, malgré les améliorations en ce qui concerne le processus d’adhésion à l’Union européenne. En effet, depuis 2011 l’AKP a considérablement réduit la liberté d’expression, la liberté de la presse, l’utilisation d’Internet, le droit à la commercialisation de l’alcool, le droit à l’avortement, le contenu télévisuel, ainsi que la liberté de réunion. La position du gouvernement sur la guerre civile en Syrie est une autre cause de la tension sociale dans le pays. L’AKP a aussi développé des liens avec les groupes de médias turcs, afin d’en profiter pour utiliser des mesures légales et administratives (incluant, dans le cas de la Holding Dogan [compagnie turque opérant dans plusieurs domaines allant de l’énergie au commerce et au tourisme] une taxe de 2,5 milliards de dollars) contre les groupes de médias critiques et les journalistes critiques : au cours de la dernière décennie, l’AKP a construit une coalition informelle et puissante, d’hommes d’affaires affiliés au parti et de médias dont la subsistance dépend de l’ordre politique que M. Erdogan est en train de construire. Ceux qui résistent le font à leurs propres risques. « Silence des médias sur les tentes qui brûlent, les gaz lacrymogènes envoyés par la police, l’humiliation des canons à eau… Le jour où cette violence de la police éclate, les chaines d’informations diffusent des documentaires, des émissions de cuisine. » témoigne une journaliste de NTV.

      Le gouvernement est perçu comme de plus en plus islamiste et autoritaire, et il ne s’en cache pas. En 2012, le parlement a voté une réforme de l’éducation qui consistait à renforcer les enseignements islamiques dans les écoles publiques primaires ainsi que dans les collèges et les lycées. Le premier ministre se défend en expliquant qu’il voulait élever une génération pieuse. Certaines personnes ont même été emprisonnées pour blasphème! Sans oublier la décision politique de fermer le musée Sainte-Sophie d’Istanbul pour en faire une mosquée qui a suscité la controverse au sein des communautés progressistes (Mustafa Kemal Atatürk avait converti la mosquée Sainte Sophie pour en faire un musée en l'an 1934), alors que cette décision n’était pas soutenue par d’éminents leaders musulmans de Trabzon. Il est évident que les méthodes auxquelles à recours Erdogan ne sont ni adaptés à la société Turque actuelle, ni aux « six principes d’Atatürk » qui sont à la base de l’occidentalisation du pays.

      Le discours prononcé par Erdogan lors de la cérémonie d’inauguration du pont Yavuz Sultan Selim (dont le choix du nom avait été contesté par une grande partie la population) le 29 mai, fut fort révélateur de sa méthode pour contrer les personnes s’opposants à son projet de réaménagement : « Quoi que vous fassiez, nous avons pris notre décision et nous allons la mettre en œuvre », se référant à la décision du gouvernement d’abattre les arbres du parc Gezi de la place Taksim. Le premier ministre, au lieu de consulter le peuple dans le but de trouver une entente avec les contestataires a plutôt opté pour une répression brutale des manifestants. Son projet consistait à construire une réplique de la caserne militaire de l’époque ottomane, Taksim (qui avait été démolie en 1940) qui contiendrait un centre commercial. « Les manifestations sont un tournant pour l’AKP. Erdogan est un homme politique très confiant et très autoritaire, qui n’écoute plus personne. Mais il doit comprendre que la Turquie n’est pas un royaume, et qu’il ne peut pas s’imposer à lui tout seul, à Istanbul, depuis Ankara. » (Koray Çaliskan, politologue à l’Université du Bosphore d’Istanbul)

        Présentement, les manifestations sont incessantes en Turquie, et les gens réclament le départ de celui qu’ils nomment dictateur; Recep Tayyip Erdogan. Le premier ministre a entamé un projet qui consiste à raser le parc afin d’y faire construire un énorme centre commercial ainsi qu’une mosquée neuve. Pour une grande partie de la population, le fait que le projet a obtenu carte blanche sans consultation publique objective et sans tenir compte des lois en vigueur fut l'élément déclencher de leur protestations. Les manifestations s’entamèrent et prirent rapidement expansion. Jusque-là, elles étaient entièrement pacifiques et se déroulaient principalement dans le parc Gezi. Puis le premier ministre ordonna une répression violente de ses manifestations; il donna l'ordre qu’on fasse évacuer le parc de tous contestataires. Les forces de l’ordre utilisèrent des moyens drastiques afin de forcer les indignés à quitter le parc : canon à eau, gaz et grenades lacrymogènes et mêmes des tirs sur les manifestants, sans compter les coups de matraque et les violentes arrestations allant parfois jusqu’à causer de graves blessures aux manifestants (plusieurs ont perdu leurs yeux suites à une trop longue exposition aux gaz lacrymogènes). Ce mouvement d’indignation qui ne cesse de prendre de l’ampleur est d’autant plus révélateur que la solidarité qui se dégage des regroupements; les protestataires viennent d’horizons très variés, et les revendications sont nombreuses et diversifiées. On y retrouve des partisans de droite aussi bien que de gauche, des nationalistes turcs ainsi que des Kurdes. Durant les affrontements, on peut voir des jeunes revendiquant le retour de la laïcité, le corps couvert de tatouages venant en aide à des femmes voilées, victimes de gaz lacrymogènes. Les vidéos largement diffusés à travers les médias sociaux montrent la brutalité excessive des policiers, mais aussi les gestes de solidarité exemplaire qu’ont les manifestants les uns envers les autres. Ils se battent ensemble, côte à côte afin de renverser le dictateur corrompu. Les revendications des manifestants vont des préoccupations environnementales locales aux revendications des limitations de vente d’alcool, à l’interdiction de démontrer son affection à l’autre par des baisers dans les transports publics à Istanbul, à la guerre en Syrie, à l’islamisation de la Turquie par Erdogan, et surtout au départ du premier ministre.

      Pourtant, rien n’est vraiment venu à bout des manifestants qui continuent encore aujourd’hui à sortir dans
les rues pour revendiquer leurs droits. Au départ, les manifestants s’étaient emparés du parc Gezi et de la place Taksim puis des rues de la capitale. Maintenant les revendications sont nombreuses partout à travers le pays; Ankara, Bursa, Izmir, Adana, Mersin, Eskisehir, Samsun, Trabzon, Konya et Bodrum, plus d’une quarantaine de villes sont touchés. Il faut comprendre l’enjeu politique qui se joue en Turquie, car bien que les médias affirment qu’il ne s’agit que d’une histoire d’aménagement provoquant des indignés, cet évènement vient seulement concrétiser les craintes de la population. Le parc Gezi est un des derniers emplacements verts de la ville. En effet, depuis la prise du pouvoir par Erdogan en 2002, ce dernier tente par tous les moyens d’islamiser ce pays, pourtant reconnu pour sa laïcité et son droit à l’exemption de l’éducation religieuse dans les écoles. Depuis qu’il est au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan a multiplié les réformes liberticides. Plusieurs de ses obligations briment les droits de la femme; l’avortement est considéré comme un crime pour Erdogan, l’exhortation faite aux femmes d’avoir au moins trois enfants et même le rouge à lèvres est interdit pour les hôtesses de l’air. Ce qui inquiète le plus; les dérives du gouvernement, surtout dans une Turquie qui est pourtant très attachée à sa laïcité. Les cours de religions auparavant interdits sont devenus obligatoires à l’école et le port du voile est maintenant autorisé à l’Université. Il est évident pour tous que sous l’emprise d’Erdogan, l’islamisation de la société est en marche. La Turquie est déchirée en deux : d’un côté les laïcs, et de l’autre les conservateurs et défenseurs du premier ministre. Dans certains quartiers pro-islamistes, son image est affichée partout, et certains l’acclament haut et fort. Pourtant, depuis environ deux ans un nombre inquiétant de journalistes se sont fait jeter en prison, les empêchant ainsi de diffuser actuellement via les médias traditionnels. Ils ont été menacés de différentes manières, la principale étant de couper leur financement, qui dépend beaucoup des financements publics. Une chose est sûre, les manifestations en Turquie ne laissent personne indifférent; à travers le monde, plusieurs s’accordent à dire qu’à partir du moment où les intellectuels et les journalistes sont emprisonnés, c’est un signe inquiétant qu’il y a un lourd problème dans le pays.

       En début juin, la 1re Cour administrative a fait annuler le projet d’aménagement urbain de la place Taksim en affirmant que la population locale n’avait pas été consultée pour ce projet. Le tribunal a expliqué son jugement par le fait que le plan du directeur du projet viole les règles de préservation en vigueur et l’identité de la place Taksim et du parc Gezi. Pourtant cette décision n’a été rendue publique que cette semaine, et fut accueillie comme une victoire par certains des opposants au projet qui désirent reprendre le contrôle de leur parc. Le premier ministre avait déclaré dans le plus fort de la crise, le 14 juin, que son gouvernement respecterait la décision finale de la justice et qu’il suspendait les travaux d’aménagement, « jusqu’à un jugement définitif », a-t-il précisé. Malgré cela, samedi le 6 juillet après une courte période de calme, quelque 10 000 manifestants se sont rejoint une fois encore sur la place Taksim pour réclamer la démission du premier ministre et afin de commémorer l’assaut de la police dans le parc Gezi de la semaine dernière. La police affirme que durant les trois premières semaines de juin plus de 2,5 millions de personnes sont descendues dans la rue. Selon l’association des médecins turcs, ces manifestations ont causé quatre morts et environ 8000 blessés. Aujourd’hui la répression de ce mouvement a valu à Ankara, et particulièrement au premier ministre Erdogan un grand nombre de critiques venant de partout à travers le monde. Un sondage mené par le cabinet privé KONDA sur un échantillon de 4411 manifestants, 50,9 % sont des femmes. Aussi, 35,6 % d’entre eux participent aux manifestations tous les jours, et 31 % affirment y faire acte de présence depuis le début des manifestations. Pour ce qui est des motifs qui les poussent à descendre dans la rue, 58,1 % dénoncent les atteintes à la liberté, 37,2 % s’opposent à l’AKP et à sa politique, 30,3 % y vont en réaction aux propos et déclarations de Recep Tayyip Erdogan, et 20,4 % y sont pour l’écologie. Bien entendu plusieurs sondages ont été faits dont les cas et les pourcentages divergents selon l’échantillon et la période durant lesquelles ils ont été effectués.


À lire aussi : http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/29/elisa-etudiante-francaise-detenue-quatorze-jours-en-turquie_3438757_3214.html

mercredi 26 juin 2013

L'accord secret de Stephen Harper, par Guillaume Campbell


       Des années de « lobbying » auront finalement payé pour le Canada. En effet, le gouvernement fédéral voulait depuis longtemps être admis au « Trans-Pacific Partnership » qui inclut désormais l’Australie, le Chili, le Mexique, La Nouvelle-Zélande, le Pérou, le Vietnam, les États-Unis, etc. Et pourtant, après avoir été accueilli de façon formelle, le gouvernement Harper n’avait aucune intention de divulguer les termes de cette entente.


       Alors pourquoi un gouvernement qui avait promis de multiplier agressivement les accords de libre-échange avec le monde veut maintenant cacher ce traité à la population? Selon les opposants du TPP, Stephen Harper essaye de passer cette entente sous le silence, car il a peur qu’elle sème la controverse. Plusieurs aspects de nos vies pourraient en être affectés, allant des règles de téléchargement Internet jusqu’à la manière dont nos aliments sont produits.

       Cet accord, entre autres, pourrait criminaliser les téléchargements illégaux à petite échelle. Présentement, les contrevenants peuvent recevoir une amende allant jusqu’à 5000 dollars si le téléchargement est à des fins non commerciales, mais le TPP pourrait forcer le Canada à instituer des peines criminelles selon plusieurs groupes de protection du consommateur.

       L’Article 16 d’un document divulgué par la TPP contraint également un pays à créer des conséquences juridiques pour les fournisseurs Internet, les rendant responsables si un usager télécharge du contenu privé en utilisant leur service. Cette mesure ferait, conséquemment, augmenter la surveillance de nos habitudes sur Internet.

       De plus, même la facture à l’épicerie pourrait être affectée par cet accord. En effet, le TPP avait choisi d’exclure le Canada des négociations en premier lieu à cause de son système de gestion des approvisionnements. Ce système assure un contrôle sur le prix de certains aliments fondamentaux comme le lait et les œufs. Une entente avec le TPP voudrait dire que le Canada est prêt à abandonner ce système. Et bien que beaucoup de Canadiens pensent que libérer le marché égalerait à des prix plus bas, les partisans du système en place disent qu’il n’y a aucune raison de penser que les prix iraient en diminuant et que le marché ne serait que plus difficile pour les agriculteurs locaux.
     
       Bref, une entente avec le TPP veut dire moins de libertés individuelles pour tous les Canadiens. En plus de rendre le marché encore moins stable pour les entreprises locales. Le fait qu’on garde ces informations secrètes du public est, selon plusieurs, inacceptable. On dirait, une fois de plus, que Stephen Harper tente d’américaniser le Canada en acceptant des mesures drastiques en faveur des grandes entreprises.

jeudi 13 juin 2013

La politique moderne: #2: la démocratie, ou fabrication du consentement public, par Tristan Tremblay

   Le mot démocratie, traduit directement du grec ancien, signifie « souveraineté du peuple ». Pour le célèbre Abraham Lincoln, président des États-Unis, c’est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». En effet, par opposition aux systèmes monarchistes ou aux dictatures, il s’agit d’un système ou les citoyens votent pour des représentants qui voteront ensuite les lois du pays.

     Mais en est-il réellement ainsi?

   Pour le citoyen moyen, nous vivons dans une période de libertés individuelles et collectives, et le système présent est probablement le meilleur jamais conçu par l’humanité. Ces opinions qui sont majoritaires dans la société d’aujourd’hui découlent d’un insidieux contrôle de la presse par les élus, ou plutôt par une minorité opulente qui contrôle elle-même nos institutions soi-disant démocratiques. Ces « sorciers du monde entier, chefs de gouvernement et responsables de grandes sociétés, ministres d’État et hommes de Dieu, experts et politiciens » pour citer la presse américaine, tirent en fait les ficelles d’une dictature économique inconcevable. Ces mêmes bourgeois qui ont mené les grandes révolutions contre la monarchie ont érigé un monde à leur image, contrôlant l’opinion publique des masses par une propagande impeccable. Les compagnies qui financent les partis politiques se sont faites maîtres des médias de masse qui informent la population. Ainsi, les grands de l’économie de marché contrôlent à la fois l’opinion publique et les gouvernements. Ce n’est donc pas le peuple qui décide des lois, et pas non plus les élus. Les multinationales contrôlent tout; du système de justice aux politiques internationales des différents États. Et les exemples ne manquent pas; il y en a une infinité! La démocratie, qui au départ était un idéal politique ou le peuple avait le choix de son avenir est devenue une corporatocracie, ou dictature des marchés financiers. Les dirigeants politiques, particulièrement aux États-Unis (et par extension au Canada), savent très bien ce qu’ils ont à perdre.

    Les élus sont le plus souvent issus de la classe aisée, et aussitôt qu’un régime démocratique veut enlever les privilèges des riches et ainsi améliorer les conditions de vie des pauvres, il est renversé par un coup d’État, et quelques années plus tard, on apprend que ce putsch a été commandité par la CIA. C’est arrivé en Bolivie, au Brésil, au Chili, en Colombie et dans d’innombrables autres pays d’Amérique du Sud et du monde entier. En effet : les riches contrôlent les compagnies. Et les compagnies sont nécessaires à l’hégémonie économique que les Américains ont sur le monde. Citons donc un des pères fondateurs des États-Unis, pays démocratique par excellence : « Quand je parle du public, j’entends sa partie rationnelle. L’ignorant et le vulgaire sont aussi peu qualifiés pour juger des modes de gouvernements qu’incapables d’en tenir les rênes. »

    James Madison, quatrième président des États-Unis, nous dit que si les élections « étaient ouvertes à toutes les classes du peuple, les droits des propriétaires terriens ne seraient pas en sécurité et une loi agraire ne tarderait pas à être votée ». Une loi agraire, c’est une loi qui divise également les terres du pays entre ses concitoyens. Le système démocratique devait donc être conçu afin « d’assurer les intérêts permanents du pays », donc d’assurer les intérêts de la minorité opulente qui le gouverne. 

    En d’autres mots, non seulement les travailleurs qui vont voter aux quatre ans n’ont aucun pouvoir, mais ils n’ont droit ni à une éducation ni à un niveau de vie similaire à la minorité gouvernante. Edward Barneys, grande figure du secteur des relations publiques américaines, dit que « la manipulation consciente et intelligente des habitudes et des opinions des masses est un élément important dans une société démocratique » et que « les minorités intelligentes doivent faire un usage continuel et systématique de la propagande, car elles seules comprennent les processus mentaux et les habitudes sociales des masses, et peuvent tirer les ficelles qui contrôlent l’opinion publique. »

     Et il en va de même pour le Canada et le Québec. Peu importe où nos votes vont, les élus n’ont que très peu de pouvoir face aux multinationales et à la machine de propagande de l’élite de notre société. La démocratie telle que définie par le dictionnaire n’a donc jamais existé. Faut-il en conclure qu’il est impossible d’atteindre le stade d’État par voie démocratique?

lundi 10 juin 2013

Réaction instantanée à l'annonce d'une porte sainte à Québec, par Tristan Trembay

      En ce matin du lundi 10 juin 2013, le quotidien Le Soleil nous apprend sur sa première page que le Vatican accorde un « privilège exceptionnel » à la paroisse de Québec pour son 350e anniversaire. En effet, en réponse à la demande du diocèse, le Vatican donne à la ville la permission d’héberger une porte sainte. Pour les chrétiens, c’est un symbole très fort. Ils pourront venir en pèlerinage à celle de Québec, qui sera percée a même la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Selon les informations du journal, il est même possible « d’espérer » que le pape vienne l’inaugurer en personne.

       Je ne sais pas pour vous, mais il m’apparaît tout à fait absurde de consacrer à la religion chrétienne une importance si marquée dans les médias. Surtout en 2013. Les autres nouvelles ayant été reléguées au second plan, on comprend clairement l’esprit conformiste qui règne aux bureaux de nos médias. Une religion qui en 2013 condamne toujours les moyens contraceptifs, le condom et autres besoins nécessaires au développement humain, qui oppresse la planète presque entière depuis 2000 ans, et pourtant on en remet encore.

  
L’archevêque de Québec, Mgr Gérald-Cyprien Lacroix
        Le Soleil nous dit que la porte sera « Un lieu de pèlerinage quand elle est ouverte, et un objet d’adoration quand elle est fermée ». L’église chrétienne n’en ouvre qu’une à tous les 25 ans. Ces portes sont percées a même le mur d’une église, et la première date de 1423. Vénérer un morceau de bois servant à passer d’une pièce à une autre? Eh oui... Jésus aurait supposément dit « Nul ne va au Père sans passer par moi. » Le Christ est la porte. Mais quelle connerie humaine. Avoir un symbole mondial de l’une des religions les plus rétrogrades du monde dans notre ville, c’est non seulement une honte, mais c’est aussi choquant. Pourquoi continuer de révérer notre patrimoine religieux s’il est sombre? L’existence même de congrégations religieuses en 2013 me trouble. Espérons que le siècle à venir apportera des législations contre la religion organisée au Québec et un peu partout dans le monde.

dimanche 9 juin 2013

La politique moderne: #1: le capitalisme, ou paradis des entreprises, par Tristan Tremblay

Cet article est le premier d’une série de 5 articles destinés à expliquer les fondements nébuleux de la politique moderne. À lire pour tout ceux qui s’y intéressent, mais ne savent pas ou commencer pour mieux la comprendre.


       L’Académie française nous dit que le capitalisme est un « régime économique dans lequel les moyens de production sont propriété privée ». En termes plus simples, cela signifie que les sources d’argent dans une société (que ce soit les ressources, les entreprises, les divertissements, les services sociaux ou autres) appartiennent et sont contrôlés majoritairement par des individus (ou des groupes d’individus). Ces personnes, qui possèdent la majorité de l’argent en circulation dans un pays donné, deviennent les principaux acteurs de la scène publique et du gouvernement de cet état. La plupart des pays occidentaux ont adopté le capitalisme comme modèle pour leur système économique et politique. Doublé de l’idéal démocratique, il est apparu évident que ce système est celui qui favorisait le plus le développement économique d’un pays. Par contre, les sociétés capitalistes ont toujours la liberté individuelle comme première valeur sociale, ce qui entraîne des débordements incontrôlables dans l’abus des travailleurs, la propagande et le monopole économique. La primauté de la liberté individuelle sur tout autre principe entraîne une dégradation impressionnante des libertés nationales et collectives. On laisse les citoyens faire et dire ce qu’ils veulent (trop souvent n’importe quoi) et au bout d’un moment on voit apparaître des inégalités marquées ainsi que des non-sens politiques, sociaux et culturels (ouvrez le Journal de Québec ou de Montréal et vous verrez!).

       Ce système politique, qui est toujours en vigueur au Canada, aux États-Unis, en Europe et dans la majorité des pays à travers le monde nous vient d’une période critique de l’histoire de la civilisation : la découverte des Amériques. En effet, cette période qui a facilité les échanges économiques a permis à certaines entreprises de devenir les premières multinationales, préparant ainsi le monde à l’ère du capital. Quelques centaines d’années plus tard a eu lieu la révolution industrielle, qui catalysera le phénomène en amenant des sommes d’argent faramineuses dans les mains des propriétaires d’entreprises. Cela entraînera un appauvrissement des pays en voie de développement au profit d'un enrichissement marqué des superpuissances capitalistes.


       « Capitalisme », c’est avant tout un mot utilisé par les politologues pour définir un groupe de concepts qui mènent notre société. Premièrement, la recherche du profit. Dans une société capitaliste, les gens cherchent à s’enrichir afin de connaître une vie plus luxueuse et d’avoir plus de pouvoir sur la suite des choses. Ensuite, l’accumulation du capital. En d’autres termes, les capitalistes désirent posséder le plus de biens matériels monnayables possible, pour encore une fois accroître richesse et influence à la fois. Troisièmement, le capitalisme amène une dissociation du capital (le matériel utilisé pour produire des biens ou des services qui rapportent ensuite de l’argent) du travail individuel. Dans un tel système, les gens travaillent pour des compagnies qui possèdent leur lieu de travail, leur matériel, etc. Ces compagnies vendent le résultat et c’est une minorité de personnes qui font le profit final. Pour justifier le travail des ouvriers (tous ceux qui travaillent et qui ne sont pas dans des postes de décision au sein de leur entreprise), le capitalisme entraîne le salariat. Alors les gens travaillent toutes leurs vies pour obtenir de l'argent, monnaie qui leur permet ensuite de mener leur vie de façon plus ou moins confortable. Mais le travail n’est pas rémunéré également, et pas non plus selon l’effort. Par exemple, des gens sans éducation et qui n’apportent pas grand-chose à la société peuvent devenir riches à la bourse, dans le domaine de l’immobilier ou via la fondation d’entreprises. D’autres, ayant des études très utiles, ne sont pas engagés, car leur travail n’est pas très profitable aux dirigeants des entreprises qui dirigent notre société. Enfin, la société capitaliste prévoit la régulation par le marché. Si le système  est défaillant, il faut augmenter ou diminuer la masse salariale, couper des postes où en créer, créer de nouveaux produits, et tout ira bien. Tous ces produits, ces logos, constituent une culture inventée qui remplace notre patrimoine historique. La société est donc ancrée profondément dans le trou sans fin des financiers et spéculateurs diverses. Si les bourses chutent, l'argent vaux moins cher et la qualité de vie des citoyens baisse, même si cela n'est dû qu'à une variation théorique de chiffres qui n'affectent que l'argent des plus fortunés.

               Ce système, pour pouvoir être accepté du peuple, s’est historiquement caché sous le manteau de la démocratie. Comment un système pourrait-il abuser de son peuple s’il est mis en place et défait par cette même population? En fait, la vraie démocratie n’est pas possible au temps de l’information. La propagande, plus accessible à ceux qui possèdent du capital monétaire, influence de façon non négligeable le résultat des élections, ce qui les rend illégitimes. Ce sera le sujet du prochain article de la série.

lundi 3 juin 2013

Québecor Média, ou le monopole de la propagande au Québec, par Colombe Claveau

      « La propagande est à la démocratie ce que la matraque est pour l’état totalitaire. » — Noam Chomsky, Propagande, médias et démocratie.

        De tous les temps que nous avons traversé, nous sommes présentement dans la période où l'information aura été le plus accessible aux populations. Nous pouvons voir en direct des conflits se déroulant sur n’importe quel continent, des débats politiques, des reportages sur la guerre, sur l’histoire et sur à peu près n’importe quoi. Bref, nous n’avons qu’à ouvrir notre télévision ou notre ordinateur afin de bénéficier de toute cette technologie informative et d’enrichir nos connaissances. Malgré tout le potentiel informatif des médias, ne vous a-t-on jamais dit de vous méfier de ce qu’on entend à la radio ou à la télévision? Ne trouvez-vous pas que les médias exagèrent parfois, ou omettent volontairement des faits afin d'orienter notre opinion dans un sens particulier? Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les États-Unis ne sont pas le seul État soi-disant moderne où les médias servent d’objet de propagande et de forgeurs d’opinions biaisées. En effet, les médias ne sont utilisés qu'à fin de propagande partout à travers le monde. La problématique majeure en ce qui concerne les médias au Québec est qu’ils sont trop souvent contrôlés par les mêmes personnes, ce qui entraîne un grand manque de diversité et surtout d’objectivité dans la diffusion de l'information. Au Québec, le principal télédiffuseur et propriétaire des quotidiens les plus populaires auprès de la masse est Québecor Média. Ce monopole de l'information entraîne la commercialisation des nouvelles à l’insu de la diffusion objective. Au Québec, l’information est menacée par l’empire grandissant des Péladeau (père et fils) qui monopolise la diffusion de l’information à travers la province. Québecor a une influence immense sur le milieu culturel, économique et politique, et ses dirigeants ne s’en cachent pas: sur le site web de la filiale, on peut accéder à une liste des entreprises que possède la multinationale.

    « Québecor Média inc. regroupe plusieurs centres d’affaires surtout au Québec et dans le reste du Canada. La plupart des entreprises qui composent cette filiale sont des chefs de file dans leurs secteurs d’activité respectifs :
— Vidéotron ltée, premier câblodistributeur du Québec et troisième du Canada, et seule entreprise sur son territoire à offrir tous ses services de télécommunications via son réseau à large bande : télédistribution, accès Internet et téléphonie résidentielle et d’affaires;
— Corporation Sun Media, le plus grand éditeur de journaux au Canada;
— MediaPages, le guichet unique où sont consolidées toutes les activités d’annuaires en ligne de Québecor;
— Groupe TVA, le plus important télédiffuseur privé de langue française d’Amérique du Nord;
— Canoe.ca, l’un des plus importants réseaux de portails généralistes et spécialisés en langues française et anglaise du Canada;
— TVA Publications inc., le numéro un de la presse magazine au Québec;
— Groupe Livre Québecor Média, le plus important groupe d’édition de langue française au Canada;
— Groupe Archambault : le plus grand réseau de disquaires de l’est du Canada;
— Distribution Select : le plus important distributeur indépendant de musique et de vidéos du Canada;
— Le Superclub Vidéotron ltée la plus grande chaîne de location et de vente de vidéo loisir du Québec;
— Nurun inc., un chef de file international du conseil en interactivité;
— Gestion Studios Bloobuzz S. E. C., un studio de jeux vidéo de renommée mondiale »
Source : http://www.quebecor.com/fr/content/quebecor-lentreprise

       Comme vous pouvez le constater, Québécor est l’éditeur de journaux le plus important dans tout le Canada et ses entreprises sont partout dans le domaine culturel. C’est un empire qui n’a pas honte de son pouvoir, et qui va même jusqu’à s’en servir afin d’imposer ses volontés au gouvernement (comme nous le verrons un peu plus loin). Québecor c’est aussi le bas de laine de 45 % des Québécois, d’ailleurs c’est en se servant de l’argument de ces actionnaires nombreux que Pier-Karl Péladeau affirme que « travailler pour Québécor, c’est travailler pour le Québec tout entier », confondant les intérêts de cette entreprise avec ceux des Québécois, ce qui est une généralisation dangereuse (voir article sur le lobby pro-israélien).

        Le 15 octobre 2007, un palmarès des personnalités les plus importantes dans le monde de la culture au Québec a été rédigé par le Journal de Montréal et le Journal de Québec. Pourtant, dans les deux journaux, les résultats du palmarès divergeaient. Plus tard, on apprit que les spécialistes engagés pour rédiger le palmarès avaient tous démissionné, disant qu'ils ne pouvaient plus supporter les obligations de leur patron. Des enquêteurs découvrirent que les choix des personnalités et leur placement dans la liste avaient été modifiés afin de correspondre à la faveur populaire de chaque ville. C’est pourquoi le palmarès n’était pas exactement le même pour les deux journaux. Malgré le fait que l'on entend souvent que les employés de Québécor ont d'excellents salaires en comparaison du salaire minimum au Québec, un récent sondage fait auprès de ceux-ci démontre que la majorité d'entre eux se sentent oppressés par leur employeur qui les contraint à se soumettre à de nombreuses restrictions quant à leur liberté d’expression, entre autres la modification des nouvelles quelques minutes à peine avant leur impression/diffusion. Cela cause chez ces employés un fort taux de détresse professionnelle et une hausse notable du stress engendré par le travail. Ces mêmes employés ont confié qu’ils avaient l’impression que ce sont toujours les mêmes personnes et les mêmes entreprises qui sont les cibles d’attaques médiatiques de leur employeur. En effet, un bref examen des titres des principaux journaux de Québecor montre que la FTQ, la famille Desmarais, La Presse ainsi que Radio-Canada sont les plus souvent touchées par ses infâmes diffamations. Par exemple, cela fait à peu près 3 ans que TVA ne fait plus passer les annonces de la FTQ durant la période des REER, puisque Québécor s’est mis à exiger que la FTQ achète en plus de la publicité dans le Journal de Montréal qui étaient alors en lock-out (lock-out, rappelons-nous, pendant lequel l'entreprise à fait preuve d'un mépris révoltant face a ses employés).

          À l’inverse de ces actes dérisoires, on constate que dans tous les médias de Québécor l’entreprise est mise sur un piédestal. Des premières pages ayant comme titre « Péladeau, un modèle? » ou « Vidéotron la plus admirée » sont souvent publiées afin d’aider à construire une opinion positive de l’empire Québécor dans la tête des lecteurs. Pourtant, ce ne sont pas toujours des articles aux sources fiables qui placent Québécor en premier plan de l'actualité québécoise. Par exemple, les résultats d’un sondage Léger Marketing plaçant la filiale Vidéotron en première position des entreprises les plus admirées par les Québécois ont été publiés dans le Journal de Montréal. Pourtant, l’intégrale du sondage, publié dans le journal « Les Affaires » montre que Vidéotron n’arrive qu’en 102e place des entreprises les plus admirées au Québec. Il n’est premier que parmi les télédistributeurs. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’autopromotion et de la distorsion des informations qui sont des phénomènes de plus en plus évidents au sein de l’empire Péladeau. Mais en ce qui concerne la concentration des médias au Québec, il n’y a pas que Québécor qui y joue un rôle important. Gesca, CBC/SRC et Québécor comptent pour plus de 83 % de toutes les nouvelles consommées par le Québec tout entier. Québécor domine avec 37 %, CBC/SRC 24 % et Gesca 22 %. J’ajouterais qu’en ce qui concerne les nouvelles servant les intérêts de son entreprise, Québécor est en tête de liste avec plus de 55 % de ses nouvelles qui touche ses intérêts; c’est plus que la moitié du contenu.

          Sortons un peu du Québec et allons voir les dégâts que l’empire fait à travers le Canada anglais. Le 30 mars 2009 à New York, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, accompagné par son directeur des communications Kory Teneycke a une rencontre qui n’est pas à l’horaire officiel. En effet, ils s'en vont rencontrer le baron de la presse internationale: Rupert Murdoch, propriétaire de la chaîne d'information qui décrédibilise le plus le métier de journaliste, Fox News. Quatre mois plus tard, Kory Teneycke quitte le bureau du premier ministre et est engagé par Québecor afin de créer le réseau de nouvelles Sun News, surnommé par plusieurs le « Fox News du Nord ». « Nous nous attaquons à la rectitude politique, nous ne serons pas une télévision d’État aux nouvelles ennuyeuses produites par des fonctionnaires pour l’élite aux frais des contribuables » affirma Kory Teneycke lors d’un point de presse précédant l’ouverture officielle de Sun News. La chaîne détient déjà le record du plus grand nombre de plaintes logées au Conseil canadien des normes. Ces plaintes sont en rapport avec les attaques des animateurs envers des personnalités québécoises. En effet, lors d’une entrevue avec la danseuse canadienne Margie Gillis, qui venait de recevoir un prix du gouverneur général pour l’ensemble de sa carrière de 39 ans, l’animatrice de Sun News ridiculisait sans gêne la danseuse. Elle lui reprochait entre autres de profiter de l’argent durement gagné des contribuables, et de ne pas avoir de réel talent en danse. Peu de temps après, ce fut au tour du ministre du Patrimoine James Moore d’être attaqué par la même animatrice, car il défend les subventions aux artistes. Malheureusement, il n’est pas au bout de ses peines, car c’est une cible régulière du réseau Sun News puisque son ministère est responsable de CBC/SRC. Encore plus choquant encore, un animateur de Sun News a porté une perruque orange à la suite des funérailles du chef du NPD Jack Layton dans le but de rire de l’importance que CBC lui avait accordée. « L’influence des empires médiatiques est telle qu’elle manipule la police et la politique. » — Affirme Richard Gitzberg, Journaliste à Aljazeera English. Ce journaliste nous met en garde que les risques de dérives démocratiques sont grands considérant l’emprise qu’a Québécor ainsi que son refus constant d’accepter les mêmes règles d’éthique que le reste de l’industrie.


        Plus actuellement, il y a eu la scandaleuse histoire de l'amphithéâtre de Québec. Le gouvernement avait affirmé qu’il débourserait 200 000 000 $ et la ville de Québec presque autant d’argent dans l’espoir de ramener les Nordiques. Pourtant, Pier-Karl Péladeau affirme lui aussi participé à la construction de l’amphithéâtre, alors qu’en réalité il ne donne pas d’argent directement à la construction de l’édifice, il ne fait que payer pour voir son nom inscrit sur l’immeuble, et il s'est donné le droit d'en être l’unique locataire pour un minimum de 25 ans. Cette entente, bien que ridicule, passa en commission parlementaire, où Régis Labeaume et Pier-Karl Péladeau ont tous deux plaidé pour l’adoption d’une loi spéciale, afin de mettre l’entente qu’ils ont conclue à l’abri des tribunaux, sans appel d’offres. Cette loi, appelée loi 204, fut adoptée avec le vote de la chef péquiste Pauline Marois, mais le malaise qui en découla lui coûta plusieurs membres de son parti. Ces derniers, qui démissionnèrent en signe d’opposition à l’adoption d’une telle loi, sont toujours manquants à l'appel. Bref, en ce moment, c’est presque toute la ville de Québec qui est contrôlée sur le plan médiatique par Québecor Media. Cela montre le poids inquiétant qu’a l’empire sur le gouvernement. Cette situation en inquiète plus d’un: en effet plus de 80 % des députés sont inquiets de la trop grande concentration des médias au Québec. Saviez-vous qu'une autre filiale de Quebecor Media, Nurun inc., est une importante agence de technologies et de communications interactives au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie? Ne trouvez-vous pas que l'entreprise Péladeau commence à prendre une expansion inquiétante, et qu'il va trop loin en ce sens ? Il est important pour un peuple qu’il reste constamment sceptique et que le doute quant à l’information qu’il reçoit via les médias reste toujours aussi fort, surtout lorsqu’il s’agit de Québecor. Car comme vous avez pu le constater, pour eux il n’est pas question de diffusion objective de l’information, mais bien de commercialisation. Cela nous amène vers une société ou l'information est réduite au rang de simple marchandise. Est-ce vraiment le reflet de Québecor que nous voulons voir à travers le peuple québécois?


       Sources : http://www.marketwire.com/press-release/Quebecor-Media-elargit-son-reseau-de-distribution-et-de-journaux-regionaux-et-acquiert-TSX-QBR.A-1390418.htm http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2011/09/20/005-rentre-debats-projet_204.shtml http://www.ledevoir.com/societe/medias/312156/quebecor-un-bilan-ethique-et-democratique-entache http://www.cbc.radio-canada.ca/fr/centre-de-presse/2010/12/02/

mercredi 29 mai 2013

Pourquoi séparer religion et état, par Tristan Tremblay

     C’est en lisant un article paru dans ``Le Soleil`` du mardi 28 mai 2013 que ça m’a frappé : un haut-le-cœur écrasant, doublé d’une rage insoutenable.

    Figurez-vous donc que la Cour d’appel a décidé que le maire de Saguenay, Jean Tremblay, pourra réintégrer le Jésus cloué (crucifix pour les sectateurs) dans la salle du conseil de ville, et aussi recommencer à réciter une prière avant chaque séance. Le maire, connu pour ses déclarations incendiaires et souvent d’un autre temps, va même jusqu’à avancer qu’il ne comprend aucunement les motifs de la poursuite.

       Rappelons que cette poursuite a été intentée par un citoyen, Alain Simoneau, soutenu par ‘’Mouvement pour un Québec laïque’’, un organisme à but non lucratif, afin d’empêcher le maire de mêler religion et démocratie. Bref, le maire de Saguenay vit dans un conte de fées illusoire digne du moyen-âge.

     Souvenons-nous ce que la religion a fait au Québec : freiner le progrès social. Toutes les manières d’avancer de notre société dite moderne ont été considérées par ces négationnistes de notre histoire paléontologique comme des menaces pour la suprématie de leur pouvoir malsain. Jean Tremblay a beau invoquer comme défense qu’il ne s’agit pas de religion, mais de patrimoine, il est très difficile pour moi de comprendre comment son point peut être défendable. L’Allemagne a, elle aussi, un passé trouble, mais je vois mal Angela Merkel faire le salut hitlérien avant de présider son assemblée. De même qu’il m’est inconcevable que Barack Obama porte un déguisement du Ku Klux Klan à la maison blanche, qu’il s’agisse ou pas du patrimoine de son pays. Revenons donc sur notre passé, puisqu’il le faut encore…

      Premièrement, il y a eu l’Index. Ce livre, publié par le pape lui-même depuis le XVIe siècle, contenait une liste d’ouvrages interdits pour les bons chrétiens. La plupart des livres interdits étaient des ouvrages scientifiques, comme ceux contenant les découvertes de Copernic et Galilée par exemple. Par contre, on y trouve un nombre surprenant de bouquins ecclésiastiques, et aussi d’éditions anciennes de la Bible. La raison est simple : le nombre de modifications faites à la bible depuis sa première édition pour mieux contrôler les suivants du dogme chrétien. Il n’a été retiré qu’en 1966, près de 400 ans après sa première publication.

     Ensuite, et non sans oublier les centaines ‘’d’hérétiques’’ et de femmes condamné(e)s par l’oppression catholique du peuple québécois sur toute la période coloniale, il y a eu la période Duplessis. Le pouvoir religieux à son apogée, au Québec du moins. Utilisant la foi des ‘’Canadiens français’’ pour se faire élire et se garder au pouvoir, cet homme a fait reculer le Québec dans tous les domaines (économique, social, politique, et j’en passe…) au nom de sa religion dépassée.

     Et finalement, il y a une raison qui n’est pas historique, mais scientifique. Même si on n'ose pas trop l'admettre publiquement, il n’est pas concevable si on suit le développement présent de la science de penser que Dieu puisse exister, du moins pas selon aucun des récits bibliques et autre écrits saints connus… De tous les pays développés, les seuls à s’accrocher obstinément et stupidement à leur religion respective (si on exclut bien sûr la pseudo-monarchie britannique) sont les pays américains et ceux du nord de l'Afrique (voir l'étude QI versus religiosité au dernier paragraphe). Après des siècles de domination chrétienne, la plupart des pays civilisés ont fini que par comprendre l’importance capitale de séparer croyances organisées et pouvoir politique. L’Australie sépare définitivement l’Église et l’État en 1901, la France en 1905, suivi par toutes les puissances occidentales. Aux États-Unis, par contre, l’état, même séparé, continue fréquemment les références religieuses, ce qui nuit à sa crédibilité à travers le monde.

     Même si ici l’état est dit ‘’laïque’’, la constitution canadienne stipule que ‘’le Canada est fondé sur le principe de la suprématie de Dieu’’. C’est sur ce principe que la Cour d’appel a décidé, lundi, de laisser le maire faire ses singeries avant les séances du conseil de ville de Saguenay. Voilà donc une raison de plus de jeter ce torchon insignifiant aux poubelles définitivement et de se doter d’une constitution qui nous ressemble, et qui ne nous fait pas passer pour des arriérés sur la scène internationale.

     Avant de terminer, j’aimerais partager avec vous très chers lecteurs une étude réalisée par Lynn  Richard, John Harvey et Helmuth Nyborg de l’Université d’Ulser en Angleterre, liant QI moyen par pays et religiosité. Il est clair d’après cette étude qu’il faut à tout prix éloigner les gens croyant en des livres vieux de deux mille ans du pouvoir politique et démocratique qui mène la plupart des pays développés d’aujourd’hui. L'étude est disponible a cette adresse : www.intelligence-humaine.com/religion.html

lundi 27 mai 2013

Liste non-exclusive des violations des droits des Québécois par l'envahisseur britannique, de 1760 à aujourd'hui, par Tristan Tremblay

1755-1763
Déportation des Acadiens, habitants francophones du Nouveau-Brunswick et des alentours. Ils seront opprimés, exécutés en masse puis déportés par les autorités anglaises. La plupart fuiront leur lieu de déportation où ils seront exploités par les Anglais pour ensuite s'installer à Saint-Domingue.
Lieux de déportation : 
Connecticut - 666
New York - 249
Maryland - 810
Pennsylvanie - 383
Caroline du Nord - 280
Géorgie - 185 
Massachusetts - 1043
Rivière Saint-Jean - 86
Île Saint-Jean - 300
Baie des Chaleurs - 700
Nouvelle-Écosse - 1249
Québec - 2000
Angleterre - 866 (au départ plus de 1300, mais quelque centaines moururent d'une épidémie virulante lors de leur détention en Angleterre) 
France - 3500
Louisiane - 300
TOTAL : 12 619
Source : R. A. Leblanc, Les migrations acadiennes, dans Cahiers de géographie du Québec, vol.23, n. 58. avril 1979, p. 99-124;

1759
Après la prise de Québec, Wolfe fait éliminer une bonne partie de la population, surtout des Autochtones, puis laisse ses troupes violer les femmes et piller la ville. S'ensuivra l'occupation militaire jusqu'en 1800;

1837-38
Massacre et éxécution des Patriotes. (Voir article ''Le jour des Patriotes, par Tristan Tremblay'');

1885
Massacre des Métis francophones et pendaison de Louis Riel;

1870-1930
Exil de près de 900 000 Québécois aux États-Unis, ou ils seront finalement encore plus pauvres, travaillant souvent dans les nouvelles usines industrielles de l'époque. Au plus fort de la crise, en 1901, la moitié de la population née au Québec réside aux États-Unis;

1900-1920
Élimination progressive des droits des francophones partout au Canada anglais (Ontario, puis Manitoba, puis Nouveau-Brunswick, et ainsi de suite) 

1917
Conscription. Émeutes. Le 1er avril 1918, à Québec, L'armée Canadienne ouvre le feu sur ses propres citoyens: 4 morts en plus de 70 blessés;

1940
Conscription, prise 2. Le maire de Montréal, Camilien Houde, résiste et tente de soulever le peuple contre la guerre. Il sera interné dans un camp de concentration en Ontario. Ça m'est étrangement familier, surtout à cette époque...

1970
Enfin, la plus grande violation de nos droits, à travers notre histoire. Le plus illustre représentant de cette fédération pourrie dont nous faisont partie depuis des lustres (soyons heureux qu'il soit enterré depuis longtemps): Pierre-Elliot Trudeau. En effet ce fédéraliste sans aucune vergogne débarque l'armée au Québec pour terroriser la population, suite à la révolte justifiée du FLQ. La propagande fera ensuite haïr ces nouveaux patriotes à la population, et ces derniers seront déportés.