Cet article est le premier d’une série de 5 articles destinés à expliquer les fondements nébuleux de la politique moderne. À lire pour tout ceux qui s’y intéressent, mais ne savent pas ou commencer pour mieux la comprendre.
L’Académie française nous dit que le capitalisme est un « régime économique dans lequel les moyens de production sont propriété privée ». En termes plus simples, cela signifie que les sources d’argent dans une société (que ce soit les ressources, les entreprises, les divertissements, les services sociaux ou autres) appartiennent et sont contrôlés majoritairement par des individus (ou des groupes d’individus). Ces personnes, qui possèdent la majorité de l’argent en circulation dans un pays donné, deviennent les principaux acteurs de la scène publique et du gouvernement de cet état. La plupart des pays occidentaux ont adopté le capitalisme comme modèle pour leur système économique et politique. Doublé de l’idéal démocratique, il est apparu évident que ce système est celui qui favorisait le plus le développement économique d’un pays. Par contre, les sociétés capitalistes ont toujours la liberté individuelle comme première valeur sociale, ce qui entraîne des débordements incontrôlables dans l’abus des travailleurs, la propagande et le monopole économique. La primauté de la liberté individuelle sur tout autre principe entraîne une dégradation impressionnante des libertés nationales et collectives. On laisse les citoyens faire et dire ce qu’ils veulent (trop souvent n’importe quoi) et au bout d’un moment on voit apparaître des inégalités marquées ainsi que des non-sens politiques, sociaux et culturels (ouvrez le Journal de Québec ou de Montréal et vous verrez!).
Ce système politique, qui est toujours en vigueur au Canada, aux États-Unis, en Europe et dans la majorité des pays à travers le monde nous vient d’une période critique de l’histoire de la civilisation : la découverte des Amériques. En effet, cette période qui a facilité les échanges économiques a permis à certaines entreprises de devenir les premières multinationales, préparant ainsi le monde à l’ère du capital. Quelques centaines d’années plus tard a eu lieu la révolution industrielle, qui catalysera le phénomène en amenant des sommes d’argent faramineuses dans les mains des propriétaires d’entreprises. Cela entraînera un appauvrissement des pays en voie de développement au profit d'un enrichissement marqué des superpuissances capitalistes.
« Capitalisme », c’est avant tout un mot utilisé par les politologues pour définir un groupe de concepts qui mènent notre société. Premièrement, la recherche du profit. Dans une société capitaliste, les gens cherchent à s’enrichir afin de connaître une vie plus luxueuse et d’avoir plus de pouvoir sur la suite des choses. Ensuite, l’accumulation du capital. En d’autres termes, les capitalistes désirent posséder le plus de biens matériels monnayables possible, pour encore une fois accroître richesse et influence à la fois. Troisièmement, le capitalisme amène une dissociation du capital (le matériel utilisé pour produire des biens ou des services qui rapportent ensuite de l’argent) du travail individuel. Dans un tel système, les gens travaillent pour des compagnies qui possèdent leur lieu de travail, leur matériel, etc. Ces compagnies vendent le résultat et c’est une minorité de personnes qui font le profit final. Pour justifier le travail des ouvriers (tous ceux qui travaillent et qui ne sont pas dans des postes de décision au sein de leur entreprise), le capitalisme entraîne le salariat. Alors les gens travaillent toutes leurs vies pour obtenir de l'argent, monnaie qui leur permet ensuite de mener leur vie de façon plus ou moins confortable. Mais le travail n’est pas rémunéré également, et pas non plus selon l’effort. Par exemple, des gens sans éducation et qui n’apportent pas grand-chose à la société peuvent devenir riches à la bourse, dans le domaine de l’immobilier ou via la fondation d’entreprises. D’autres, ayant des études très utiles, ne sont pas engagés, car leur travail n’est pas très profitable aux dirigeants des entreprises qui dirigent notre société. Enfin, la société capitaliste prévoit la régulation par le marché. Si le système est défaillant, il faut augmenter ou diminuer la masse salariale, couper des postes où en créer, créer de nouveaux produits, et tout ira bien. Tous ces produits, ces logos, constituent une culture inventée qui remplace notre patrimoine historique. La société est donc ancrée profondément dans le trou sans fin des financiers et spéculateurs diverses. Si les bourses chutent, l'argent vaux moins cher et la qualité de vie des citoyens baisse, même si cela n'est dû qu'à une variation théorique de chiffres qui n'affectent que l'argent des plus fortunés.
Ce système, pour pouvoir être accepté du peuple, s’est historiquement caché sous le manteau de la démocratie. Comment un système pourrait-il abuser de son peuple s’il est mis en place et défait par cette même population? En fait, la vraie démocratie n’est pas possible au temps de l’information. La propagande, plus accessible à ceux qui possèdent du capital monétaire, influence de façon non négligeable le résultat des élections, ce qui les rend illégitimes. Ce sera le sujet du prochain article de la série.
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