L'époque dans laquelle nous vivons actuellement à amené son lot de changements sur le plan politique, et cela n'exclut définitivement pas le Québec. En à peine un demi siècle, nous sommes passés de l'obscurantisme catholique et de la tyrannie britannique et canadienne à un État social-démocrate et une société dite «libre».
Mais à quoi peut bien nous servir tout ça? Ces beaux principes de démocratie, trop souvent bafoués, sont, en théorie, excellents vis-à-vis la population. À priori, il s'agit probablement du meilleur système que l'homme a conçu. En réalité les choses vont autrement. Ces principes ne peuvent pas être appliqués si le peuple ne vote pas, ou s'il n'a pas l'information et l'éducation nécessaire pour le faire.
Dans une démocratie fonctionnelle, il faut tout d'abord plusieurs partis avec des idées différentes et des budgets électoraux similaires. Le temps nous montre bien que le bipartisme n'est qu'une illusion du choix. On nous présente deux alternatives, et les partis plus petits n'ont pas la même médiatisation, ce qui les empêche bien sûr d'être élus. Le bipartisme est un sophisme grotesque qui doit à tout prix être évité. Ensuite, il faut une information neutre et une population votante assez éduquée pour comprendre les enjeux et s'en faire une idée à partir de débats sains et équilibrés. Finalement, il faut éviter toute influence corporative ou financière au sein même des partis.
Dans le Québec d'aujourd'hui, des médias populistes et démagogues ou règnent la peur et la désinformation sont les principales sources de nouvelles pour la population. Les radios poubelles leur emboîtent le pas, des animateurs n'ayant à peu près aucune connaissance en politique discutant ouvertement de société, de religion et d'autres sujets sensibles, pendant qu'une partie non négligeable de la population votante écoute et applaudit. Des médias diffamatoires, combinés à une propagande économique de découragement qui sévit depuis l’avènement du néolibéralisme créent une société stigmatisée, mal informée et inapte à voter. Ajoutons à cela tous les intérêts financiers qui possèdent à eux seul l'ensemble de nos partis politiques, tels des actionnaires, et nous obtenons une démocratie parfaitement dysfonctionnelle. Une dystopie cauchemardesque...
En d'autres termes, pour qu'on puisse adéquatement appeler notre système «démocratie» il faudrait que chaque vote soit informé de façon neutre sur une majorité d'enjeux et également réparti entre les multiples choix qui s'offrent à lui. Les gens qui sont (disons le ainsi) ''endormis'' politiquement ne peuvent avoir d'opinion que sur certains enjeux bien précis qui les touchent dans leur vies quotidiennes. Ils ne peuvent pas se figurer l'ensemble complexe de l'échiquier politique, ne se prononçant que sur ce qui les affecte directement. Ces gens plombent la démocratie, la rendant inexacte et inefficace.
C'est pourquoi il ne faut pas minimiser l'importance du débat politique dans notre société. Les gens ont tendance à trouver ça ennuyeux, voire inutile, quand au fond cela les touche plus qu'ils ne peuvent se le figurer. Si une plus grande partie de la population s'y intéressait, les résultats d'élections seraient, à mes yeux, doublement valables. Si donc, un peu comme nous, vous en avez assez de la lourdeur bureaucratique de la démocratie néolibérale qu'on endure, ce n'est pas une dictature qu'il vous faut, mais une population votante éduquée et correctement informée dans un Québec souverain et libre des restrictions d'une vulgaire province.
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