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mercredi 29 mai 2013

Pourquoi séparer religion et état, par Tristan Tremblay

     C’est en lisant un article paru dans ``Le Soleil`` du mardi 28 mai 2013 que ça m’a frappé : un haut-le-cœur écrasant, doublé d’une rage insoutenable.

    Figurez-vous donc que la Cour d’appel a décidé que le maire de Saguenay, Jean Tremblay, pourra réintégrer le Jésus cloué (crucifix pour les sectateurs) dans la salle du conseil de ville, et aussi recommencer à réciter une prière avant chaque séance. Le maire, connu pour ses déclarations incendiaires et souvent d’un autre temps, va même jusqu’à avancer qu’il ne comprend aucunement les motifs de la poursuite.

       Rappelons que cette poursuite a été intentée par un citoyen, Alain Simoneau, soutenu par ‘’Mouvement pour un Québec laïque’’, un organisme à but non lucratif, afin d’empêcher le maire de mêler religion et démocratie. Bref, le maire de Saguenay vit dans un conte de fées illusoire digne du moyen-âge.

     Souvenons-nous ce que la religion a fait au Québec : freiner le progrès social. Toutes les manières d’avancer de notre société dite moderne ont été considérées par ces négationnistes de notre histoire paléontologique comme des menaces pour la suprématie de leur pouvoir malsain. Jean Tremblay a beau invoquer comme défense qu’il ne s’agit pas de religion, mais de patrimoine, il est très difficile pour moi de comprendre comment son point peut être défendable. L’Allemagne a, elle aussi, un passé trouble, mais je vois mal Angela Merkel faire le salut hitlérien avant de présider son assemblée. De même qu’il m’est inconcevable que Barack Obama porte un déguisement du Ku Klux Klan à la maison blanche, qu’il s’agisse ou pas du patrimoine de son pays. Revenons donc sur notre passé, puisqu’il le faut encore…

      Premièrement, il y a eu l’Index. Ce livre, publié par le pape lui-même depuis le XVIe siècle, contenait une liste d’ouvrages interdits pour les bons chrétiens. La plupart des livres interdits étaient des ouvrages scientifiques, comme ceux contenant les découvertes de Copernic et Galilée par exemple. Par contre, on y trouve un nombre surprenant de bouquins ecclésiastiques, et aussi d’éditions anciennes de la Bible. La raison est simple : le nombre de modifications faites à la bible depuis sa première édition pour mieux contrôler les suivants du dogme chrétien. Il n’a été retiré qu’en 1966, près de 400 ans après sa première publication.

     Ensuite, et non sans oublier les centaines ‘’d’hérétiques’’ et de femmes condamné(e)s par l’oppression catholique du peuple québécois sur toute la période coloniale, il y a eu la période Duplessis. Le pouvoir religieux à son apogée, au Québec du moins. Utilisant la foi des ‘’Canadiens français’’ pour se faire élire et se garder au pouvoir, cet homme a fait reculer le Québec dans tous les domaines (économique, social, politique, et j’en passe…) au nom de sa religion dépassée.

     Et finalement, il y a une raison qui n’est pas historique, mais scientifique. Même si on n'ose pas trop l'admettre publiquement, il n’est pas concevable si on suit le développement présent de la science de penser que Dieu puisse exister, du moins pas selon aucun des récits bibliques et autre écrits saints connus… De tous les pays développés, les seuls à s’accrocher obstinément et stupidement à leur religion respective (si on exclut bien sûr la pseudo-monarchie britannique) sont les pays américains et ceux du nord de l'Afrique (voir l'étude QI versus religiosité au dernier paragraphe). Après des siècles de domination chrétienne, la plupart des pays civilisés ont fini que par comprendre l’importance capitale de séparer croyances organisées et pouvoir politique. L’Australie sépare définitivement l’Église et l’État en 1901, la France en 1905, suivi par toutes les puissances occidentales. Aux États-Unis, par contre, l’état, même séparé, continue fréquemment les références religieuses, ce qui nuit à sa crédibilité à travers le monde.

     Même si ici l’état est dit ‘’laïque’’, la constitution canadienne stipule que ‘’le Canada est fondé sur le principe de la suprématie de Dieu’’. C’est sur ce principe que la Cour d’appel a décidé, lundi, de laisser le maire faire ses singeries avant les séances du conseil de ville de Saguenay. Voilà donc une raison de plus de jeter ce torchon insignifiant aux poubelles définitivement et de se doter d’une constitution qui nous ressemble, et qui ne nous fait pas passer pour des arriérés sur la scène internationale.

     Avant de terminer, j’aimerais partager avec vous très chers lecteurs une étude réalisée par Lynn  Richard, John Harvey et Helmuth Nyborg de l’Université d’Ulser en Angleterre, liant QI moyen par pays et religiosité. Il est clair d’après cette étude qu’il faut à tout prix éloigner les gens croyant en des livres vieux de deux mille ans du pouvoir politique et démocratique qui mène la plupart des pays développés d’aujourd’hui. L'étude est disponible a cette adresse : www.intelligence-humaine.com/religion.html

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