VOTRE SOURCE D'INFORMATION ALTERNATIVE

mercredi 26 juin 2013

L'accord secret de Stephen Harper, par Guillaume Campbell


       Des années de « lobbying » auront finalement payé pour le Canada. En effet, le gouvernement fédéral voulait depuis longtemps être admis au « Trans-Pacific Partnership » qui inclut désormais l’Australie, le Chili, le Mexique, La Nouvelle-Zélande, le Pérou, le Vietnam, les États-Unis, etc. Et pourtant, après avoir été accueilli de façon formelle, le gouvernement Harper n’avait aucune intention de divulguer les termes de cette entente.


       Alors pourquoi un gouvernement qui avait promis de multiplier agressivement les accords de libre-échange avec le monde veut maintenant cacher ce traité à la population? Selon les opposants du TPP, Stephen Harper essaye de passer cette entente sous le silence, car il a peur qu’elle sème la controverse. Plusieurs aspects de nos vies pourraient en être affectés, allant des règles de téléchargement Internet jusqu’à la manière dont nos aliments sont produits.

       Cet accord, entre autres, pourrait criminaliser les téléchargements illégaux à petite échelle. Présentement, les contrevenants peuvent recevoir une amende allant jusqu’à 5000 dollars si le téléchargement est à des fins non commerciales, mais le TPP pourrait forcer le Canada à instituer des peines criminelles selon plusieurs groupes de protection du consommateur.

       L’Article 16 d’un document divulgué par la TPP contraint également un pays à créer des conséquences juridiques pour les fournisseurs Internet, les rendant responsables si un usager télécharge du contenu privé en utilisant leur service. Cette mesure ferait, conséquemment, augmenter la surveillance de nos habitudes sur Internet.

       De plus, même la facture à l’épicerie pourrait être affectée par cet accord. En effet, le TPP avait choisi d’exclure le Canada des négociations en premier lieu à cause de son système de gestion des approvisionnements. Ce système assure un contrôle sur le prix de certains aliments fondamentaux comme le lait et les œufs. Une entente avec le TPP voudrait dire que le Canada est prêt à abandonner ce système. Et bien que beaucoup de Canadiens pensent que libérer le marché égalerait à des prix plus bas, les partisans du système en place disent qu’il n’y a aucune raison de penser que les prix iraient en diminuant et que le marché ne serait que plus difficile pour les agriculteurs locaux.
     
       Bref, une entente avec le TPP veut dire moins de libertés individuelles pour tous les Canadiens. En plus de rendre le marché encore moins stable pour les entreprises locales. Le fait qu’on garde ces informations secrètes du public est, selon plusieurs, inacceptable. On dirait, une fois de plus, que Stephen Harper tente d’américaniser le Canada en acceptant des mesures drastiques en faveur des grandes entreprises.

jeudi 13 juin 2013

La politique moderne: #2: la démocratie, ou fabrication du consentement public, par Tristan Tremblay

   Le mot démocratie, traduit directement du grec ancien, signifie « souveraineté du peuple ». Pour le célèbre Abraham Lincoln, président des États-Unis, c’est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». En effet, par opposition aux systèmes monarchistes ou aux dictatures, il s’agit d’un système ou les citoyens votent pour des représentants qui voteront ensuite les lois du pays.

     Mais en est-il réellement ainsi?

   Pour le citoyen moyen, nous vivons dans une période de libertés individuelles et collectives, et le système présent est probablement le meilleur jamais conçu par l’humanité. Ces opinions qui sont majoritaires dans la société d’aujourd’hui découlent d’un insidieux contrôle de la presse par les élus, ou plutôt par une minorité opulente qui contrôle elle-même nos institutions soi-disant démocratiques. Ces « sorciers du monde entier, chefs de gouvernement et responsables de grandes sociétés, ministres d’État et hommes de Dieu, experts et politiciens » pour citer la presse américaine, tirent en fait les ficelles d’une dictature économique inconcevable. Ces mêmes bourgeois qui ont mené les grandes révolutions contre la monarchie ont érigé un monde à leur image, contrôlant l’opinion publique des masses par une propagande impeccable. Les compagnies qui financent les partis politiques se sont faites maîtres des médias de masse qui informent la population. Ainsi, les grands de l’économie de marché contrôlent à la fois l’opinion publique et les gouvernements. Ce n’est donc pas le peuple qui décide des lois, et pas non plus les élus. Les multinationales contrôlent tout; du système de justice aux politiques internationales des différents États. Et les exemples ne manquent pas; il y en a une infinité! La démocratie, qui au départ était un idéal politique ou le peuple avait le choix de son avenir est devenue une corporatocracie, ou dictature des marchés financiers. Les dirigeants politiques, particulièrement aux États-Unis (et par extension au Canada), savent très bien ce qu’ils ont à perdre.

    Les élus sont le plus souvent issus de la classe aisée, et aussitôt qu’un régime démocratique veut enlever les privilèges des riches et ainsi améliorer les conditions de vie des pauvres, il est renversé par un coup d’État, et quelques années plus tard, on apprend que ce putsch a été commandité par la CIA. C’est arrivé en Bolivie, au Brésil, au Chili, en Colombie et dans d’innombrables autres pays d’Amérique du Sud et du monde entier. En effet : les riches contrôlent les compagnies. Et les compagnies sont nécessaires à l’hégémonie économique que les Américains ont sur le monde. Citons donc un des pères fondateurs des États-Unis, pays démocratique par excellence : « Quand je parle du public, j’entends sa partie rationnelle. L’ignorant et le vulgaire sont aussi peu qualifiés pour juger des modes de gouvernements qu’incapables d’en tenir les rênes. »

    James Madison, quatrième président des États-Unis, nous dit que si les élections « étaient ouvertes à toutes les classes du peuple, les droits des propriétaires terriens ne seraient pas en sécurité et une loi agraire ne tarderait pas à être votée ». Une loi agraire, c’est une loi qui divise également les terres du pays entre ses concitoyens. Le système démocratique devait donc être conçu afin « d’assurer les intérêts permanents du pays », donc d’assurer les intérêts de la minorité opulente qui le gouverne. 

    En d’autres mots, non seulement les travailleurs qui vont voter aux quatre ans n’ont aucun pouvoir, mais ils n’ont droit ni à une éducation ni à un niveau de vie similaire à la minorité gouvernante. Edward Barneys, grande figure du secteur des relations publiques américaines, dit que « la manipulation consciente et intelligente des habitudes et des opinions des masses est un élément important dans une société démocratique » et que « les minorités intelligentes doivent faire un usage continuel et systématique de la propagande, car elles seules comprennent les processus mentaux et les habitudes sociales des masses, et peuvent tirer les ficelles qui contrôlent l’opinion publique. »

     Et il en va de même pour le Canada et le Québec. Peu importe où nos votes vont, les élus n’ont que très peu de pouvoir face aux multinationales et à la machine de propagande de l’élite de notre société. La démocratie telle que définie par le dictionnaire n’a donc jamais existé. Faut-il en conclure qu’il est impossible d’atteindre le stade d’État par voie démocratique?

lundi 10 juin 2013

Réaction instantanée à l'annonce d'une porte sainte à Québec, par Tristan Trembay

      En ce matin du lundi 10 juin 2013, le quotidien Le Soleil nous apprend sur sa première page que le Vatican accorde un « privilège exceptionnel » à la paroisse de Québec pour son 350e anniversaire. En effet, en réponse à la demande du diocèse, le Vatican donne à la ville la permission d’héberger une porte sainte. Pour les chrétiens, c’est un symbole très fort. Ils pourront venir en pèlerinage à celle de Québec, qui sera percée a même la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Selon les informations du journal, il est même possible « d’espérer » que le pape vienne l’inaugurer en personne.

       Je ne sais pas pour vous, mais il m’apparaît tout à fait absurde de consacrer à la religion chrétienne une importance si marquée dans les médias. Surtout en 2013. Les autres nouvelles ayant été reléguées au second plan, on comprend clairement l’esprit conformiste qui règne aux bureaux de nos médias. Une religion qui en 2013 condamne toujours les moyens contraceptifs, le condom et autres besoins nécessaires au développement humain, qui oppresse la planète presque entière depuis 2000 ans, et pourtant on en remet encore.

  
L’archevêque de Québec, Mgr Gérald-Cyprien Lacroix
        Le Soleil nous dit que la porte sera « Un lieu de pèlerinage quand elle est ouverte, et un objet d’adoration quand elle est fermée ». L’église chrétienne n’en ouvre qu’une à tous les 25 ans. Ces portes sont percées a même le mur d’une église, et la première date de 1423. Vénérer un morceau de bois servant à passer d’une pièce à une autre? Eh oui... Jésus aurait supposément dit « Nul ne va au Père sans passer par moi. » Le Christ est la porte. Mais quelle connerie humaine. Avoir un symbole mondial de l’une des religions les plus rétrogrades du monde dans notre ville, c’est non seulement une honte, mais c’est aussi choquant. Pourquoi continuer de révérer notre patrimoine religieux s’il est sombre? L’existence même de congrégations religieuses en 2013 me trouble. Espérons que le siècle à venir apportera des législations contre la religion organisée au Québec et un peu partout dans le monde.

dimanche 9 juin 2013

La politique moderne: #1: le capitalisme, ou paradis des entreprises, par Tristan Tremblay

Cet article est le premier d’une série de 5 articles destinés à expliquer les fondements nébuleux de la politique moderne. À lire pour tout ceux qui s’y intéressent, mais ne savent pas ou commencer pour mieux la comprendre.


       L’Académie française nous dit que le capitalisme est un « régime économique dans lequel les moyens de production sont propriété privée ». En termes plus simples, cela signifie que les sources d’argent dans une société (que ce soit les ressources, les entreprises, les divertissements, les services sociaux ou autres) appartiennent et sont contrôlés majoritairement par des individus (ou des groupes d’individus). Ces personnes, qui possèdent la majorité de l’argent en circulation dans un pays donné, deviennent les principaux acteurs de la scène publique et du gouvernement de cet état. La plupart des pays occidentaux ont adopté le capitalisme comme modèle pour leur système économique et politique. Doublé de l’idéal démocratique, il est apparu évident que ce système est celui qui favorisait le plus le développement économique d’un pays. Par contre, les sociétés capitalistes ont toujours la liberté individuelle comme première valeur sociale, ce qui entraîne des débordements incontrôlables dans l’abus des travailleurs, la propagande et le monopole économique. La primauté de la liberté individuelle sur tout autre principe entraîne une dégradation impressionnante des libertés nationales et collectives. On laisse les citoyens faire et dire ce qu’ils veulent (trop souvent n’importe quoi) et au bout d’un moment on voit apparaître des inégalités marquées ainsi que des non-sens politiques, sociaux et culturels (ouvrez le Journal de Québec ou de Montréal et vous verrez!).

       Ce système politique, qui est toujours en vigueur au Canada, aux États-Unis, en Europe et dans la majorité des pays à travers le monde nous vient d’une période critique de l’histoire de la civilisation : la découverte des Amériques. En effet, cette période qui a facilité les échanges économiques a permis à certaines entreprises de devenir les premières multinationales, préparant ainsi le monde à l’ère du capital. Quelques centaines d’années plus tard a eu lieu la révolution industrielle, qui catalysera le phénomène en amenant des sommes d’argent faramineuses dans les mains des propriétaires d’entreprises. Cela entraînera un appauvrissement des pays en voie de développement au profit d'un enrichissement marqué des superpuissances capitalistes.


       « Capitalisme », c’est avant tout un mot utilisé par les politologues pour définir un groupe de concepts qui mènent notre société. Premièrement, la recherche du profit. Dans une société capitaliste, les gens cherchent à s’enrichir afin de connaître une vie plus luxueuse et d’avoir plus de pouvoir sur la suite des choses. Ensuite, l’accumulation du capital. En d’autres termes, les capitalistes désirent posséder le plus de biens matériels monnayables possible, pour encore une fois accroître richesse et influence à la fois. Troisièmement, le capitalisme amène une dissociation du capital (le matériel utilisé pour produire des biens ou des services qui rapportent ensuite de l’argent) du travail individuel. Dans un tel système, les gens travaillent pour des compagnies qui possèdent leur lieu de travail, leur matériel, etc. Ces compagnies vendent le résultat et c’est une minorité de personnes qui font le profit final. Pour justifier le travail des ouvriers (tous ceux qui travaillent et qui ne sont pas dans des postes de décision au sein de leur entreprise), le capitalisme entraîne le salariat. Alors les gens travaillent toutes leurs vies pour obtenir de l'argent, monnaie qui leur permet ensuite de mener leur vie de façon plus ou moins confortable. Mais le travail n’est pas rémunéré également, et pas non plus selon l’effort. Par exemple, des gens sans éducation et qui n’apportent pas grand-chose à la société peuvent devenir riches à la bourse, dans le domaine de l’immobilier ou via la fondation d’entreprises. D’autres, ayant des études très utiles, ne sont pas engagés, car leur travail n’est pas très profitable aux dirigeants des entreprises qui dirigent notre société. Enfin, la société capitaliste prévoit la régulation par le marché. Si le système  est défaillant, il faut augmenter ou diminuer la masse salariale, couper des postes où en créer, créer de nouveaux produits, et tout ira bien. Tous ces produits, ces logos, constituent une culture inventée qui remplace notre patrimoine historique. La société est donc ancrée profondément dans le trou sans fin des financiers et spéculateurs diverses. Si les bourses chutent, l'argent vaux moins cher et la qualité de vie des citoyens baisse, même si cela n'est dû qu'à une variation théorique de chiffres qui n'affectent que l'argent des plus fortunés.

               Ce système, pour pouvoir être accepté du peuple, s’est historiquement caché sous le manteau de la démocratie. Comment un système pourrait-il abuser de son peuple s’il est mis en place et défait par cette même population? En fait, la vraie démocratie n’est pas possible au temps de l’information. La propagande, plus accessible à ceux qui possèdent du capital monétaire, influence de façon non négligeable le résultat des élections, ce qui les rend illégitimes. Ce sera le sujet du prochain article de la série.

lundi 3 juin 2013

Québecor Média, ou le monopole de la propagande au Québec, par Colombe Claveau

      « La propagande est à la démocratie ce que la matraque est pour l’état totalitaire. » — Noam Chomsky, Propagande, médias et démocratie.

        De tous les temps que nous avons traversé, nous sommes présentement dans la période où l'information aura été le plus accessible aux populations. Nous pouvons voir en direct des conflits se déroulant sur n’importe quel continent, des débats politiques, des reportages sur la guerre, sur l’histoire et sur à peu près n’importe quoi. Bref, nous n’avons qu’à ouvrir notre télévision ou notre ordinateur afin de bénéficier de toute cette technologie informative et d’enrichir nos connaissances. Malgré tout le potentiel informatif des médias, ne vous a-t-on jamais dit de vous méfier de ce qu’on entend à la radio ou à la télévision? Ne trouvez-vous pas que les médias exagèrent parfois, ou omettent volontairement des faits afin d'orienter notre opinion dans un sens particulier? Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les États-Unis ne sont pas le seul État soi-disant moderne où les médias servent d’objet de propagande et de forgeurs d’opinions biaisées. En effet, les médias ne sont utilisés qu'à fin de propagande partout à travers le monde. La problématique majeure en ce qui concerne les médias au Québec est qu’ils sont trop souvent contrôlés par les mêmes personnes, ce qui entraîne un grand manque de diversité et surtout d’objectivité dans la diffusion de l'information. Au Québec, le principal télédiffuseur et propriétaire des quotidiens les plus populaires auprès de la masse est Québecor Média. Ce monopole de l'information entraîne la commercialisation des nouvelles à l’insu de la diffusion objective. Au Québec, l’information est menacée par l’empire grandissant des Péladeau (père et fils) qui monopolise la diffusion de l’information à travers la province. Québecor a une influence immense sur le milieu culturel, économique et politique, et ses dirigeants ne s’en cachent pas: sur le site web de la filiale, on peut accéder à une liste des entreprises que possède la multinationale.

    « Québecor Média inc. regroupe plusieurs centres d’affaires surtout au Québec et dans le reste du Canada. La plupart des entreprises qui composent cette filiale sont des chefs de file dans leurs secteurs d’activité respectifs :
— Vidéotron ltée, premier câblodistributeur du Québec et troisième du Canada, et seule entreprise sur son territoire à offrir tous ses services de télécommunications via son réseau à large bande : télédistribution, accès Internet et téléphonie résidentielle et d’affaires;
— Corporation Sun Media, le plus grand éditeur de journaux au Canada;
— MediaPages, le guichet unique où sont consolidées toutes les activités d’annuaires en ligne de Québecor;
— Groupe TVA, le plus important télédiffuseur privé de langue française d’Amérique du Nord;
— Canoe.ca, l’un des plus importants réseaux de portails généralistes et spécialisés en langues française et anglaise du Canada;
— TVA Publications inc., le numéro un de la presse magazine au Québec;
— Groupe Livre Québecor Média, le plus important groupe d’édition de langue française au Canada;
— Groupe Archambault : le plus grand réseau de disquaires de l’est du Canada;
— Distribution Select : le plus important distributeur indépendant de musique et de vidéos du Canada;
— Le Superclub Vidéotron ltée la plus grande chaîne de location et de vente de vidéo loisir du Québec;
— Nurun inc., un chef de file international du conseil en interactivité;
— Gestion Studios Bloobuzz S. E. C., un studio de jeux vidéo de renommée mondiale »
Source : http://www.quebecor.com/fr/content/quebecor-lentreprise

       Comme vous pouvez le constater, Québécor est l’éditeur de journaux le plus important dans tout le Canada et ses entreprises sont partout dans le domaine culturel. C’est un empire qui n’a pas honte de son pouvoir, et qui va même jusqu’à s’en servir afin d’imposer ses volontés au gouvernement (comme nous le verrons un peu plus loin). Québecor c’est aussi le bas de laine de 45 % des Québécois, d’ailleurs c’est en se servant de l’argument de ces actionnaires nombreux que Pier-Karl Péladeau affirme que « travailler pour Québécor, c’est travailler pour le Québec tout entier », confondant les intérêts de cette entreprise avec ceux des Québécois, ce qui est une généralisation dangereuse (voir article sur le lobby pro-israélien).

        Le 15 octobre 2007, un palmarès des personnalités les plus importantes dans le monde de la culture au Québec a été rédigé par le Journal de Montréal et le Journal de Québec. Pourtant, dans les deux journaux, les résultats du palmarès divergeaient. Plus tard, on apprit que les spécialistes engagés pour rédiger le palmarès avaient tous démissionné, disant qu'ils ne pouvaient plus supporter les obligations de leur patron. Des enquêteurs découvrirent que les choix des personnalités et leur placement dans la liste avaient été modifiés afin de correspondre à la faveur populaire de chaque ville. C’est pourquoi le palmarès n’était pas exactement le même pour les deux journaux. Malgré le fait que l'on entend souvent que les employés de Québécor ont d'excellents salaires en comparaison du salaire minimum au Québec, un récent sondage fait auprès de ceux-ci démontre que la majorité d'entre eux se sentent oppressés par leur employeur qui les contraint à se soumettre à de nombreuses restrictions quant à leur liberté d’expression, entre autres la modification des nouvelles quelques minutes à peine avant leur impression/diffusion. Cela cause chez ces employés un fort taux de détresse professionnelle et une hausse notable du stress engendré par le travail. Ces mêmes employés ont confié qu’ils avaient l’impression que ce sont toujours les mêmes personnes et les mêmes entreprises qui sont les cibles d’attaques médiatiques de leur employeur. En effet, un bref examen des titres des principaux journaux de Québecor montre que la FTQ, la famille Desmarais, La Presse ainsi que Radio-Canada sont les plus souvent touchées par ses infâmes diffamations. Par exemple, cela fait à peu près 3 ans que TVA ne fait plus passer les annonces de la FTQ durant la période des REER, puisque Québécor s’est mis à exiger que la FTQ achète en plus de la publicité dans le Journal de Montréal qui étaient alors en lock-out (lock-out, rappelons-nous, pendant lequel l'entreprise à fait preuve d'un mépris révoltant face a ses employés).

          À l’inverse de ces actes dérisoires, on constate que dans tous les médias de Québécor l’entreprise est mise sur un piédestal. Des premières pages ayant comme titre « Péladeau, un modèle? » ou « Vidéotron la plus admirée » sont souvent publiées afin d’aider à construire une opinion positive de l’empire Québécor dans la tête des lecteurs. Pourtant, ce ne sont pas toujours des articles aux sources fiables qui placent Québécor en premier plan de l'actualité québécoise. Par exemple, les résultats d’un sondage Léger Marketing plaçant la filiale Vidéotron en première position des entreprises les plus admirées par les Québécois ont été publiés dans le Journal de Montréal. Pourtant, l’intégrale du sondage, publié dans le journal « Les Affaires » montre que Vidéotron n’arrive qu’en 102e place des entreprises les plus admirées au Québec. Il n’est premier que parmi les télédistributeurs. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’autopromotion et de la distorsion des informations qui sont des phénomènes de plus en plus évidents au sein de l’empire Péladeau. Mais en ce qui concerne la concentration des médias au Québec, il n’y a pas que Québécor qui y joue un rôle important. Gesca, CBC/SRC et Québécor comptent pour plus de 83 % de toutes les nouvelles consommées par le Québec tout entier. Québécor domine avec 37 %, CBC/SRC 24 % et Gesca 22 %. J’ajouterais qu’en ce qui concerne les nouvelles servant les intérêts de son entreprise, Québécor est en tête de liste avec plus de 55 % de ses nouvelles qui touche ses intérêts; c’est plus que la moitié du contenu.

          Sortons un peu du Québec et allons voir les dégâts que l’empire fait à travers le Canada anglais. Le 30 mars 2009 à New York, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, accompagné par son directeur des communications Kory Teneycke a une rencontre qui n’est pas à l’horaire officiel. En effet, ils s'en vont rencontrer le baron de la presse internationale: Rupert Murdoch, propriétaire de la chaîne d'information qui décrédibilise le plus le métier de journaliste, Fox News. Quatre mois plus tard, Kory Teneycke quitte le bureau du premier ministre et est engagé par Québecor afin de créer le réseau de nouvelles Sun News, surnommé par plusieurs le « Fox News du Nord ». « Nous nous attaquons à la rectitude politique, nous ne serons pas une télévision d’État aux nouvelles ennuyeuses produites par des fonctionnaires pour l’élite aux frais des contribuables » affirma Kory Teneycke lors d’un point de presse précédant l’ouverture officielle de Sun News. La chaîne détient déjà le record du plus grand nombre de plaintes logées au Conseil canadien des normes. Ces plaintes sont en rapport avec les attaques des animateurs envers des personnalités québécoises. En effet, lors d’une entrevue avec la danseuse canadienne Margie Gillis, qui venait de recevoir un prix du gouverneur général pour l’ensemble de sa carrière de 39 ans, l’animatrice de Sun News ridiculisait sans gêne la danseuse. Elle lui reprochait entre autres de profiter de l’argent durement gagné des contribuables, et de ne pas avoir de réel talent en danse. Peu de temps après, ce fut au tour du ministre du Patrimoine James Moore d’être attaqué par la même animatrice, car il défend les subventions aux artistes. Malheureusement, il n’est pas au bout de ses peines, car c’est une cible régulière du réseau Sun News puisque son ministère est responsable de CBC/SRC. Encore plus choquant encore, un animateur de Sun News a porté une perruque orange à la suite des funérailles du chef du NPD Jack Layton dans le but de rire de l’importance que CBC lui avait accordée. « L’influence des empires médiatiques est telle qu’elle manipule la police et la politique. » — Affirme Richard Gitzberg, Journaliste à Aljazeera English. Ce journaliste nous met en garde que les risques de dérives démocratiques sont grands considérant l’emprise qu’a Québécor ainsi que son refus constant d’accepter les mêmes règles d’éthique que le reste de l’industrie.


        Plus actuellement, il y a eu la scandaleuse histoire de l'amphithéâtre de Québec. Le gouvernement avait affirmé qu’il débourserait 200 000 000 $ et la ville de Québec presque autant d’argent dans l’espoir de ramener les Nordiques. Pourtant, Pier-Karl Péladeau affirme lui aussi participé à la construction de l’amphithéâtre, alors qu’en réalité il ne donne pas d’argent directement à la construction de l’édifice, il ne fait que payer pour voir son nom inscrit sur l’immeuble, et il s'est donné le droit d'en être l’unique locataire pour un minimum de 25 ans. Cette entente, bien que ridicule, passa en commission parlementaire, où Régis Labeaume et Pier-Karl Péladeau ont tous deux plaidé pour l’adoption d’une loi spéciale, afin de mettre l’entente qu’ils ont conclue à l’abri des tribunaux, sans appel d’offres. Cette loi, appelée loi 204, fut adoptée avec le vote de la chef péquiste Pauline Marois, mais le malaise qui en découla lui coûta plusieurs membres de son parti. Ces derniers, qui démissionnèrent en signe d’opposition à l’adoption d’une telle loi, sont toujours manquants à l'appel. Bref, en ce moment, c’est presque toute la ville de Québec qui est contrôlée sur le plan médiatique par Québecor Media. Cela montre le poids inquiétant qu’a l’empire sur le gouvernement. Cette situation en inquiète plus d’un: en effet plus de 80 % des députés sont inquiets de la trop grande concentration des médias au Québec. Saviez-vous qu'une autre filiale de Quebecor Media, Nurun inc., est une importante agence de technologies et de communications interactives au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie? Ne trouvez-vous pas que l'entreprise Péladeau commence à prendre une expansion inquiétante, et qu'il va trop loin en ce sens ? Il est important pour un peuple qu’il reste constamment sceptique et que le doute quant à l’information qu’il reçoit via les médias reste toujours aussi fort, surtout lorsqu’il s’agit de Québecor. Car comme vous avez pu le constater, pour eux il n’est pas question de diffusion objective de l’information, mais bien de commercialisation. Cela nous amène vers une société ou l'information est réduite au rang de simple marchandise. Est-ce vraiment le reflet de Québecor que nous voulons voir à travers le peuple québécois?


       Sources : http://www.marketwire.com/press-release/Quebecor-Media-elargit-son-reseau-de-distribution-et-de-journaux-regionaux-et-acquiert-TSX-QBR.A-1390418.htm http://www.radio-canada.ca/regions/Quebec/2011/09/20/005-rentre-debats-projet_204.shtml http://www.ledevoir.com/societe/medias/312156/quebecor-un-bilan-ethique-et-democratique-entache http://www.cbc.radio-canada.ca/fr/centre-de-presse/2010/12/02/