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mercredi 22 mai 2013

Le lobby pro-Israël américain et son impact sur le Québec et le monde, par Tristan Tremblay

     1945. L'horreur des camps de concentration est révélée au monde entier. Les leaders alliés jouent parfaitement la comédie, comme s'ils n'avaient rien entendu à propos de l'extermination chronique des juifs d'Europe. Après des procès hautement médiatisés et sans réelle valeur juridique, les principaux dirigeants nazis encore en vie sont jugés, et la communauté internationale octroie l'État d'Israël aux juifs restants. Depuis cette époque, les Américains ont toujours entretenu une alliance diplomatique très affichée avec Israël. Certains pasteurs de droite républicaine vont jusqu’à avancer que les chrétiens d’occident ont une dette envers les juifs suite à la Shoah. Rien de plus normal au temps de la guerre froide, car la terre sainte constituait un excellent poste de surveillance avancée sur l'Union Soviétique. Par contre, la région a beaucoup perdu de valeur stratégique depuis l'effondrement du bloc communiste en 1991. Économiquement, Israël reçoit beaucoup plus de l'Amérique que l'inverse. L'histoire nous montre clairement qu'il n'est jamais arrivé une situation ou deux états ont eu exactement les mêmes intérêts sur la scène internationale. Une question se pose alors par elle-même : pourquoi soutenir aveuglément les politiques militaires et économiques israéliennes si ce pays ne constitue ni un avantage économique ni un avantage stratégique pour les États-Unis ? Rien de plus simple...


     Depuis des décennies, la démocratie américaine, figure de proue de la liberté partout sur le globe, est rongée par les intérêts des financiers. Ces ''lobbys'' sont en fait des groupes industriels détenant des concentrations pharaoniques d'argent reçu des entreprises et de riches particuliers afin de servir leurs intérêts politiques. Des organisations civiles, à but politique et à financement privé, qui influencent fortement le cours de la politique américaine, et donc de l'histoire mondiale. Et un des lobbys les plus forts aux États-Unis constitue le lobby des juifs américains (dont les opinions ne représentent pourtant que ceux d’une minorité de la population juive américaine). Avec des organisations comme l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), ils ont réussi à rendre complètement tabou le sujet d'Israël, instaurant une omerta qui permet à tout individu défendant ce dernier de traiter d'antisémite quiconque ne ferait que critiquer les politiques souvent belliqueuses de l'état israélien. En effet, même si les juifs israéliens eux-mêmes ne sont pas toujours d’accord, leur gouvernement a violé les droits de l’homme à répétition en zone palestinienne. Mais dans la tête des sionistes, État d'Israël et peuple juif ne font qu'un. Ce sont des généralisations pareilles qui ont mené à la Deuxième Guerre mondiale.

     Donc lorsque les Israéliens font la guerre aux Arabes en 1948, puis en 56, 67, et finalement en 73, ils sont soutenus par les Américains. La propagande médiatique fait ensuite accepter au public américain les guerres de 1993, 2001 et 2003, respectivement au Koweït, en Afghanistan et en Irak. Et elle monte présentement l'opinion publique contre l'Iran. Tout cela a la demande du lobby juif américain, dont la plupart des membres n'ont même jamais mis le pied en Israël. En résumé, les soldats américains meurent pour une cause qui n'est pas la leur, et toute critique de l'État d’Israël devient punie par l’attribution publique du titre d’antisémite. On croirait presque que les gens critiquant Israël ont le swastika gravé au front, à la Tarantino.

     Cet embargo intellectuel nous est imposé par les penseurs du sionisme, une doctrine appuyée par seulement une poignée de juifs, mais par une majorité d'Américains (au sens politique du terme). Le sionisme est en fait une idéologie juive de droite nationaliste visant l'établissement et la suprématie de l'état Israël sur le Moyen-Orient. Les sionistes sont aux juifs ce que les islamistes sont aux musulmans, ou encore les croisés aux chrétiens: des extrémistes. Sauf que dans ce cas précis le terrorisme n'est pas humain, mais bien économique. Les sionistes ont comme but officiel de rapatrier tous les juifs mondiaux dans un état afin de devenir majoritaires et de mettre fin à l'antisémitisme. Mais les critiques du mouvement, de plus en plus nombreuses à mesure que s'estompe le souvenir de l'Holocauste, n'y voient qu'un mouvement colonialiste déterminé à bafouer les droits humains des Palestiniens et autres populations arabes.

     En effet, les principaux conflits du Moyen-Orient, de même que la ''guerre à la terreur'' américaine sont menés par les puissances occidentales en ne tenant compte que des intérêts de l'État d'Israël. Les lobbys pro-Israël aux États-Unis ont plusieurs façons de fonctionner, mais leur principal moyen de pression est bien sûr l'investissement monétaire. L'argent leur permet de dissuader à peu près n'importe qui, tant au sénat, à la chambre des représentants que dans les médias de critiquer les politiques étrangères de l'État d'Israël, même si celles-ci sont parfois dangereuses et axées sur la conquête des pays avoisinants. Politiques entreprises, rappelons-le, sous prétexte ''d’attaques terroristes'' par des groupes comme le Hamas ou le Hesbollah, qui ne sont en fait que des groupuscules maigrement armés. Et l'argent coule à flots dans le lobby juif américain, croyez-moi. Par exemple, lorsqu'un membre du Congrès américain noue des liens avec le régime Lybien de Mouammar Khadafi, le lobby pro-Israël finance une campagne de diffamation l'associant à Ben Laden et Saddam Hussein. Il perd les élections suivantes. Ou lorsque le New York Times publie un article critiquant les politiques étrangères d'Israël et donne comme condition à son journaliste de mentionner quelque part dans l'article qu'il est juif. On en est rendu là, et j'en passe...

     Tout cela nous mène au Québec. Tristement, le québécois moyen ne prête même pas attention à la question. Et ceux parmi nous qui sont assez informés pour avoir une opinion sur le sujet ne sont habituellement pas en faveur des politiques guerrières de l'État d'Israël ni avec l'invasion de pays considérés par les médias et le gouvernement américains comme des menaces. Pourtant, nous pouvons rapidement être entraînés dans une tornade de propagande capitaliste qui mènerait rapidement à une guerre. Guerre qui une fois de plus ne nous concernerait nullement. Comme nous le savons très bien, le gouvernement fédéral du pays duquel nous faisons partie appuie aveuglément la politique étrangère américaine depuis presque une décennie. Donc, l'armée canadienne a été en Afghanistan au côté des Américains. Elle n'a pas été en Irak, mais nous n'avons aucune garantie qu'elle ne finira pas en Iran au côté une fois de plus de nos voisins du Sud. Par contre, on sait l'opinion publique québécoise habituellement très pacifiste. Il est donc légitime d'avancer qu'un Québec souverain n'appuierait jamais des politiques sionistes comme la guerre au Moyen-Orient. Considérant l'ironie du sort, c’est à dire que le peuple rendu tristement célèbre pour avoir été la principale victime de la Deuxième Guerre mondiale sera probablement le catalyseur qui permettra à la troisième d'avoir lieu, nous serions mieux de commencer immédiatement les démarches de souveraineté, car indépendants jamais nous ne nous soumettrons a la propagande sioniste. Avenant qu'une guerre majeure éclate entre le Moyen-Orient dit ''arabe'' et une coalition judéo-chrétienne, la seule façon pour le Québec d'éviter une implication similaire aux deux dernières guerres mondiales est d'être souverain politiquement et économiquement.

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